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Cameroun : Assassinat d’un militant du MRC par les gendarmes

Par Chef Aby | Africain.info | mercredi 15 mai 2019
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Depuis deux jours, la ville de Ngon au Cameroun, est sous le choc, suite au décès d’un homme, dans une cellule de gendarmerie, où il était en détention à cause de ses opinions politiques ; il était militant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), formation politique du Pr Maurice Kamto, lui-même incarcéré depuis janvier dernier, dans une prison de la capitale camerounaise. Le porte-parole du MRC, Olivier Bibou Nissack [photo] retrace ici, les circonstances du drame.

La victime, qui se nommait Mbay Nodji Abdoulay, âgée de 23 ans, originaire de Ngon, à environ 60 Km de Garoua, dans la région du Nord-Cameroun, avait été interpellée, selon Monsieur Bibou Nissack, dans la nuit du dimanche 12 mai 2019, « …par des gendarmes lors d’une des veillées organisées conformément aux usages locaux en période d’extrême canicule… Les gendarmes surexcités se sont étrangement acharnés sur lui à coups de crosse de fusil. Mbay Nodji va finalement s’écrouler, avant d’être trainé, et jeté inconscient, dans le pick-up des forces de gendarmerie, ainsi que des curieux ayant assisté à la scène et son frère commerçant. Tous seront emmenés manu-militari et gardés à vue, enfermés dans la cellule de la brigade territoriale de gendarmerie de Ngong… pas de traitement particulier pour le jeune Mbay Nodji, malgré son état visiblement comateux… »

Olivier Bibou Nissack [photo] : « A 3 heures du matin de ce lundi 13 mai 2019, une femme également détenue dans cette même cellule de la brigade de gendarmerie de Ngong, frappe désespérément à la porte de la cellule, avec insistance et donne l’alerte aux gendarmes, en disant que la personne amenée la veille, inerte, semble être en train de suffoquer dans son coma. En guise de réponse, le gendarme en faction viendra lui administrer une raclée et lui intimer l’ordre de se taire ! Trois heures plus tard c’est-à-dire à 6heure du matin de ce lundi, les gendarmes vont constater que la dépouille de Nodji Abdoulaye est en effet prostrée dans une position ne laissant aucun doute sur son statut de macchabée. De fait Nodji était mort ! »

Olivier Bibou Nissack : « Ayant donc vraisemblablement atteint leur objectif funeste sur ce militant du MRC bien connu de tous, les gendarmes vont conduire sa dépouille à l’hôpital de district de Ngong où le corps médical de l’hôpital déclinera formellement et expressément toute responsabilité lorsque la gendarmerie l’invitera à conclure à une mort des suites de "crise d’asthme". Aucun acte médicolégal sur ce corps détenu par la gendarmerie. En désespoir de cause, les gendarmes vont abandonner sans ménagement la dépouille de Nodji Abdoulaye dans une salle désaffectée de cet hôpital et prendre la clé des champs ».

La conclusion de Monsieur Bibou Nissack est que : « La preuve est faite pour ceux qui pouvaient encore douter, qu’un permis de tuer a été accordé aux hommes en tenue, pour ce qui concerne le MRC et ses militants, car cela ne peut être une simple coïncidence que Nodji Abdoulaye (qui laisse une femme et un enfant), ait été la cible spontanée de cet acharnement téléguidé et télécommandé qui s’est suivi d’un refus conscient et volontaire d’assistance médicale. Le même acharnement meurtrier qui avait abouti à des tentatives d’assassinats des militants et sympathisants du MRC, durant les répressions armées des marches blanches pacifiques du 26 janvier 2019. Il est clair qu’après l’annonce des marches prévues le 1er et 8 juin prochains, des ordres semblent avoir été donné en vue d’identifier et d’éliminer tous les potentiels meneurs desdites marches envisagées. Ce qui est d’ailleurs doublement corroboré par la création récente par l’exécutif camerounais, et en toute discrétion, d’un observatoire dirigé par un colonel et ayant pour rôle d’endiguer et prévenir la possibilité que l’exemple algérien et celui soudanaise n’adviennent au Cameroun. Les premiers fruits de cette politique semblent ici s’observer dorénavant… ».

Approché, le Commandant de brigade de gendarmerie de Ngon, n’a pas souhaité s’exprimer, pour donner la version officielle des faits ; évoquant le droit de réserve prescrit par sa hiérarchie.

Propos recueillis par
CHEF ABY

 
 
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