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Amos Traore | Africain.info | lundi 27 mai 2019
Si la jacinthe d’eau est vue comme un problème, en occurrence une herbe nuisible dans de nombreux pays africains, ce n’est pas toujours le cas au Cameroun.
Dans de nombreux pays africains, la jacinthe d’eau est perçue comme un problème. En effet, cette plante qui prolifère le plus souvent à la surface des lacs et des rivières empêche un bon développement de la vie sous-marine. Les grandes fleurs de la plante s’étalent tout le long de la surface des lacs et des rivières, ce qui ne favorise pas la pratique de certaines formes d’activités. Les populations locales ont en horreur la jacinthe d’eau qui ne leur permettent pas de pratiquer la pêche.
La jacinthe d’eau apparaît un peu partout sur le continent africain, là où on retrouve des étendues d’eau. Cependant, il est plus fréquent de la trouver au niveau des pays qui ont une forte pluviométrie, notamment dans des pays de l’Afrique Australe et Centrale.
Au Cameroun, des artistes peintres ont trouvé un moyen pour utiliser efficacement cette plante aquatique. Dans la capitale Douala, la galerie d’art Samuel Dipoko fait la promotion de peintres locaux qui réalisent de très belles œuvres avec la jacinthe d’eau. Parmi ces artistes, on peut citer Jean-Marie Ounocke. Pour réaliser ses tableaux, notre peintre sèche préalablement la plante, puis il colle les branches des mauvaises herbes séchées sur sa toile, dans le but de créer des paysages et des formes animales. Le résultat est absolument édifiant.
Samuel Dipoko explique pourquoi il utilise la jacinthe d’eau dans son travail : "Si les Blancs n’avaient pas fabriqué de peinture, cela signifierait-il qu’il n’y aurait pas d’autre peinture ? Je travaille donc spécifiquement avec la jacinthe d’eau comme substitut de la peinture, de sorte que d’autres Africains puissent également avoir accès à d’autres types d’œuvres que celles créées avec les peintures à l’huile".
A Douala, de plus en plus d’artistes peintres utilisent la jacinthe d’eau dans leurs œuvres, qui sont très appréciées lors des expositions. Certaines d’entre elles peuvent se vendre à plus de 100 dollars.