Introduction
I. La dimension géopolitique de la crise épidémiologique.
II. La dimension politique et sécuritaire : peur des émeutes et de changement de régime
III. Information : un outil stratégique d’influence
IV. La dette, la corruption et le blanchiment d’argent : outils d’affaiblissement des États africains
– Annulation ou moratoire sur le service de la dette
– Corruption, détournement et blanchiment d’argent
V. Désastre socio-économique
VI. Médecine traditionnelle africaine : outil d’influence géopolitique
– Covid-Organics : remède malgache contre le coronavirus Covid-19
– L’inventivité à la redécouverte des vertus de la médecine traditionnelle africaine
– L’Artemisia afra : la puissance multiple de la plante
Conclusion
En Afrique, le coronavirus a été plus une pandémie médiatique avant de devenir une épidémie médicale. Sur le plan international, nous sommes submergés d’informations imaginaires, inondés d’analyses biaisées et prédites de perspectives catastrophiques sur la situation du continent avec un objectif stratégique de surenchère alarmiste pour soumettre les élites africaines à la soumission volontaire. Les prédictions de millions des morts ont défrayé les chroniques avec les citations des voix autorisées de l’ONU, de l’OMS, de la Fondation Gates et des experts en catastrophisme. La sincérité des discours de solidarité tenus par des responsables mondiaux est douteuse, car derrière les mots de compassion stigmatisante, il y a un fond d’influence négative et d’intérêt cachés. La pandémie mondiale de coronavirus, malgré la mort et la dévastation, n’a pas freiné la course féroce de positionnement des puissances pour des intérêts géostratégiques. Par contre, la faible ampleur de la crise épidémique n’exclut pas une crise économique terrible en fonction des décisions publiques et stratégiques prises par des pays.
Au-delà de la crise sanitaire, le Covid-19 est un combat géopolitique qui expose les faiblesses des pays et des peuples. La stigmatisation, l’indexation, l’infantilisation médiatique de l’Afrique fait partie des stratégies rodes de mettre à genou le continent le plus riche en ressources naturelles avec les dix premières matières stratégiques qui font la puissance des Autres. Les Occidentaux sont-ils mécontents que le coronavirus soit très partiel et sélectif ? Il semble épargner les pauvres africains, touche les Asiatiques et tue des milliers d’Américains et d’Européens. Mais l’intoxication médiatique sur l’Afrique fait peur et devient néfaste pour la sérénité des décisions publiques.
La médiatisation démesurée d’une catastrophe sanitaire fait plus peur que le Covid-19 et anéantit des forces pour des batailles contre le virus. Cette incrimination prépare la voie aux humanitaires et philanthropes pour soulager leur conscience et par la même occasion pointer des responsabilités de la faillite du système sans rien corriger. La stigmatisation et l’infantilisation sont des processus de production psychologique des normes d’infériorité qui ne nous aident pas à vaincre la pandémie sans l’assistance des experts et humanitaires qui coûtent cher aux contribuables africains. L’enjeu des mensonges et de la manipulation médiatique sur les chiffres de millions de morts en Afrique est de répandre la terreur pour susciter l’acceptation des vaccins et autres mesures sanitaires catastrophiques sans bénéfices pour la protection de la santé des populations.
L’hypothèse sérieuse de manque de transparence sur la réalité de la maladie et l’origine du virus Covid-19 explicite une crise sanitaire majeure qui cache mal un affrontement et une concurrence géopolitique des puissances sur fond de prépondérance économique, où l’Afrique doit trouver une solution d’indépendance. Le continent devra compter sur ses propres forces et non sur la générosité coûteuse des autres. La solidarité n’existe que dans l’esprit des pauvres. Il est temps de pratiquer l’intelligence stratégique pour éviter de se faire surprendre chaque fois, ce qui implique de penser le long terme et de se projeter dans l’avenir. Cette nouvelle Afrique stratégique et indépendante est aujourd’hui incarnée par les Présidents Andry Rajoelina de Madagascar, John Pombe Magufuli de Tanzanie, Nana Akufo-Addo du Ghana et Sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc.
I. La dimension géopolitique de la crise épidémiologique.
La géopolitique de production et de commercialisation des médicaments se présente en modèle économique renversé : l’Afrique fournit les matières premières en principe actif (plantes) à des prix dérisoires, l’Occident modélise et brevette ces produits en Recherche et Développement (RD) pour en tirer d’énormes bénéfices et l’Asie (Chine, Inde) assure la Production et Fabrication (PF) des produits de santé bas de gamme à vendre très cher à l’Afrique. Ce processus en inversion stratégique est labélisé et parfois financé par l’OMS. Donc, l’Afrique est à la fois le marché de produit brut de plantes médicinales, le marché d’expérimentation médicale et le marché de commercialisation (consommation) des produits finis (médicaments, vaccins). Les industries de médicament utilisent les populations du Sud pour résoudre les problèmes de santé publique du Nord. Nous pouvons inverser ce modèle pour plus d’équité et d’éthique. Tout est une question de volonté politique. Le pire scénario serait que nous continuons à demeurer sans recherche scientifique en médecine traditionnelle africaine capable de répondre aux besoins en santé des Africains.
« Le catastrophisme annoncé (de coronavirus), reflet de notre vision de l’Afrique » titre la tribune de Laurent Vidal, Fred Eboko et David Williamson, chercheurs à l’IRD (Institut de Recherche pour le développement). Ils notent « la persiste dans les médias l’idée que la catastrophe (le mot est systématiquement utilisé), à défaut de l’hécatombe attendue, sera nécessairement économique ou politique, ou les deux ». Les projections alarmistes trouvent leur fondement dans les représentations de l’Afrique, de sa place dans le monde avec l’habitus du catastrophisme, où « l’Afrique était confinée dans le rôle du berceau de la mort et des maux dont on ne guérit pas sans intervention extérieure et « humanitaire ». Ces convictions ancrées du continent des maladies, du malheur, des conflits, du chaos, et de l’incompétence sont nourries quotidiennement par des images sciemment projetées par des télévisions et des médias. C’est cette difficulté de penser l’Afrique comme un acteur de la marche du monde que nous devons acter et changer maintenant.
L’OMS déclarait régulièrement s’inquiéter pour l’Afrique, alors que c’est le continent le moins touché du monde. La dimension géopolitique, de cette crise sanitaire, transparait dans cette étrange inquiétude sélective de la communauté internationale. Alors que l’Occident s’embrouillait dans les mesures de sortie de crise et l’Asie relançait des activités économiques, l’Afrique est devenue l’objet de toutes les attentions y compris malsaines. Une inquiétude ciblée avec l’esprit mal tourné visait à mettre la pression sur les dirigeants africains afin de prendre précipitamment des mesures qui ne servent à rien sur le plan sanitaire et qui détruisent l’importance cruciale de l’économie informelle pour reprolonger les pays dans la crise socio-politique et les débats inutiles. C’est tout simplement une stratégie bien rodée de domination géopolitique et idéologique. Dans une tribune dans le quotidien The Financial Time le 25 mars 2020, le Premier ministre éthiopien Abyi Ahmed s’inquiétait de l’incohérence stratégique des luttes menées individuellement par chaque État sur son territoire sans vision panafricaine.
Les scénarios catastrophiques, largement relayés par les médias internationaux, circulent sur l’Afrique sur des bases très discutables de pauvreté, de crise de l’information sur la réalité des chiffres des malades et de déficit du système de santé qui peuvent faire de l’Afrique l’épicentre de la pandémie. Une modélisation réalisée par des chercheurs de la London School of Hygien and Tropical Medicine prévoyait 450 000 cas d’infections en début mai. Selon des projections de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (CEA), le nombre d’infectés du Covid-19 pourrait atteindre 10 millions de personnes. Une étude de l’OMS estime que le nombre d’infectés sera entre 29 à 44 millions (dont 190 000 décès) au cours de la première année de la pandémie, car « le plus faible taux de transmission explique une prolongation de l’épidémie sur plusieurs années ». Dans le pire de scénarios des fondations de bienfaisance, ce nombre pourrait atteindre les 100 millions (dont 300 000 décès). Ces pires craintes d’explosion des cas du Covid-19 ne sont pas encore concrétisées, car il s’agit des pluies de mensonges et de peurs pour provoquer la panique et des réactions irrationnelles.
Le nombre de décès est très faible en Afrique qu’en Occident. Selon un bilan fourni par l’AFP, le continent africain comptait le 11 mai, quelque 2 318 décès et 65 338 cas de personnes infectées. L’Europe totalisait le même jour 157 271 décès pour 1 756 578 cas enregistrés, tandis que les États-Unis et le Canada comptaient 84 950 décès et 1 409 724 cas confirmés. Ces chiffres sont extrêmement bas et l’on est très loin d’une situation dramatique justifiant tant de mesures aberrantes et de bruit observés. Le séisme sanitaire tant redouté par de nombreux responsables et experts ne s’est pas produit et le continent fait bien meilleure figure que l’Europe, l’Amérique ou l’Asie. Il est difficile de trouver les fondements objectifs d’une telle inquiétude mondiale à l’exception de la propagation des fausses informations sur de prétendus « chiffres anormalement bas rendus publics par les pouvoirs publics en Afrique » pour minimiser la gravité de l’épidémie. Malgré le faible nombre de morts sur le continent depuis le début de la crise sanitaire, les discours néfastes continuaient de se propager gratuitement alors que la contagiosité et la circulation de coronavirus ne sont pas extrêmes. Toutes les agitations de spécialistes et humanitaires reposent sur des fantasmes lointains des périodes sombres de l’histoire violente. Ces prédictions rentrent dans le processus de modes d’influence dont les officines masquées avançaient toujours avec des visages sans masques pour promouvoir le règne du business. Ces manœuvres dilatoires n’ont d’autres objectifs que de maintenir l’Afrique hors-jeu du nouvel ordre mondial qui se met en place. Le coronavirus est une opportunité de changement et on fait tout pour confiner l’Afrique dans son rôle de spectateur de concurrence et de combat mondiaux. Un pays sans ennemi peut difficilement exister comme entité souveraine. L’Afrique n’a que des amis qui se précipitaient à son chevet en toute circonstance. C’est une situation ubuesque où tout le monde vient se détendre et faire des affaires. Ce n’est plus possible et ça devrait changer maintenant pour préparer l’après Covid-19.
La fabrication médiatique de l’immensité du danger imaginaire est un facteur de crainte et d’atmosphère angoissante qui fait perdre tout bon sens avec une altération de jugement objectif de la situation. La peur ne protège rien, elle anéantit et annihile la résistance, elle paralyse l’action et dicte des décisions contradictoires en décalage avec les réalités. Par exemple, les mesures de confinement sans subsidiarité ni distribution massive de nourriture déplacent le problème de sécurité sanitaire vers celui temporaire de sécurité alimentaire. Mais c’est de faim dont les populations vont beaucoup mourir si on ne décide pas vite de reprendre des activités du secteur informel qui font vivre plus de 70 % des urbains.
La pression médiatique agit sur le psychique pour provoquer la psychose et par conséquent augmenter le seuil de peur qui est relativement bas par rapport à l’Occident. Les effets de confinement et la campagne de peur orchestrée par les médias font en sorte que la majorité de la population est incapable de comprendre ce qui se trame derrière les mesures décrétées par les gouvernements sous pression extérieure. On distille la peur pour obtenir facilement le consentement des responsables et la docilité des populations pour faire accepter des mesures savamment inoculées à travers l’ensemble de notions relayées par des médias grand public. C’est la méthode d’immobilisation de l’adversaire, bien évoqué dans l’ouvrage « La Doctrine du Choc », de la Canadienne Naomi Klein. Le choc de la pandémie du coronavirus est utilisé pour accélérer le processus de changement profond des structures anthropologiques, politiques et socioéconomiques actuelles. Toutefois, la peur de mourir fournit une opportunité d’implémenter les vaccins obligatoires avec puçage de la population à des fins de traçabilité. Dans cette logique, les réseaux sociaux ont fait un travail énorme de conscientisation des populations : même au fond fin des villages isolés, l’information est passée que les vaccins sont mauvais pour la santé individuelle.
La stratégie de tester, tracer, isoler et traiter fonctionne plus ou moins bien. Par contre, la dépendance envers des tests importés peut s’avérer catastrophique. Certains tests de dépistage du coronavirus ne sont pas fiables, en témoignent la Tanzanie dont le Président a révélé que les examens de chèvre et de papaye, envoyés sous fausse identité humaine au laboratoire, ont été testés positifs au Covid-19. Il a annoncé l’ouverture d’une enquête sur le laboratoire médical national pour déterminer la gravité des défaillances des machines, car « certaines personnes qui ont été testées positives n’ont même pas cette maladie et la situation n’est pas aussi mauvaise que le prétendent les alarmistes ». Les kits de test défectueux font partie de kits qui étaient offerts à l’Afrique par la Fondation Jack Ma. Cet incident scientifique et médical grave n’a pas été relayé par des médias internationaux. Cette vision de deux poids, deux mesures n’est pas neutre : il faut toujours se méfient des choses gratuites. La Santé Canada a aussi confirmé à Radio-Canada que 380 000 trousses de dépistage de Covid-19, appelées écouvillons et achetées auprès du fabricant chinois Yancheng Rongtai Labware Co. Ltd, ont fait l’objet d’un rappel urgent du 28 mars au 3 avril en raison d’un problème de contamination. Ces révélations soulèvent la question de la fiabilité des tests et de la réalité objective des cas confirmés. Il faudra faire très attention aux propositions d’aides sanitaires faites à l’Afrique pour ne pas profiter de l’occasion pour introduire des produits de propagation du virus, afin de confirmer la catastrophe annoncée tambour battant. Le contrôle strict des produits et des humanitaires relève d’une perspective de sécurité nationale.
La fabrication des pays africains dans la destruction de puissance (colonisation) et la reconstruction de l’impuissance des indépendances augurait la théorie de confinement permanent. L’épidémie de coronavirus est une occasion de déconfiner les pays pour retrouver les attributs de souveraineté afin que les peuples disposent d’eux-mêmes le pouvoir de gouvernance. L’Occident et la Chine ne se laisseront pas faire, ils vont proposer des aides post-covid pour maintenir l’Afrique dans la précarité. C’est le but de la médiatisation outrancière pour affaiblir l’Afrique en la confinant dans une « stratégie du pauvre » avec une intériorisation permanente du sentiment d’échec pour mieux préparer la continuité de sa domination diplomatique, politique, économique et stratégique.
Sur le théâtre des conflits, le vide géostratégique des puissances, occupées par la gestion domestique de la pandémie, est visible en Libye, au sahel et à l’Est de la RDC, où des États ébranlés pour exercer leurs responsabilités régaliennes reçoivent des propositions du matériel médical humanitaire de partout. Dans ce contexte de guerre économique, il est probable que la compétition soit féroce pour accroître une influence géopolitique de deux lignes de front concentriques, l’Occidentale et la ruchinatique (Russie – Chine- Asie). Dans cette confrontation, la ligne panafricaine de neutralité serait préférable à condition que l’Afrique se ressaisisse pour défendre ses intérêts stratégiques.
Le coronavirus a ébranlé le sentiment de supériorité de l’Occident qui découvre brusquement ses vulnérabilités en cas d’attaque bactériologique. Sans entrer dans le jeu d’influence Ouest-Est, l’Afrique devrait commencer à élaborer son propre agenda de positionnement stratégique sur l’échiquier mondial. Dans cette perspective de changement doctrinal, le soutien et l’adhésion de tous les chefs d’État et de gouvernement africains au médicament malgache contre le Covid-19 sont le premier pas d’indépendance longtemps chantée.
II. La dimension politique et sécuritaire : peur des émeutes et de changement de régime
Les notes des services de renseignements, des services de prospective diplomatique et des Think Tank fusaient et rivalisaient pour produire et anticiper des scénarios de changement des régimes de certains pays dits fragiles et où ils connaissaient le carnet de santé des chefs d’État. Cela devrait inciter nos dirigeants à réfléchir sérieusement sur la gouvernance des ressources et le caractère hautement sécuritaire de leur santé pour ne pas la confier à n’importe qui. En plus les organisations caritatives prédisent le spectre d’une pénurie alimentaire qui provoquera des émeutes de la faim dans certains pays qui, malgré des terres arables en grande quantité, ne connaissent pas l’autosuffisance alimentaire. Pour eux, la logique du risque de l’aggravation de mécontentement populaire est simple : d’un côté, la majorité des pays africains dépendaient des importations des denrées de première nécessité. De l’autre côte, certains pays producteurs limitaient, voire interdisaient les exportations. Cela provoquait la manique des consommateurs qui dévalisaient des stocks disponibles et la flambe automatique des prix hors de portée des pauvres qui vont se rebeller ou piller les magasins. C’est un problème à la foi politique et sécuritaire à plusieurs équations : émeute – pillage – rébellion dans les villes qui peuvent secouer sérieusement les régimes faibles. Donc, le spectre des crises sociale et alimentaire est un casse-tête pour les pouvoirs publics. Le risque social sera en fonction des pertes d’emplois estimées à 20 millions par l’Union Africaine, et jusqu’à 50 millions selon certaines prévisions onusiennes. La pénurie alimentaire sera provoquée par la fermeture des frontières, la rupture mondiale des chaînes d’approvisionnement pour des pays dépendant massivement d’importations, l’inactivité des usines de transformation, les confinements stricts et l’absence des équipements appropriés de stockage des produits.
La question stratégique qui revient dans la tête des Africains sensés, qui ne cautionnent pas l’affaiblissement de l’État et la montée des contestations sociales, qui comprennent la logique de déstabilisation, est pourquoi des décisions inappropriées ont été prises par les autorités africaines ? Pourquoi l’Afrique suivait sans discernement les consignes des organismes internationaux ? Pourquoi prendre le risque de provoquer une crise socio-politique en plus d’une crise économico-sanitaire du coronavirus, d’affaiblir l’État et de remettre en cause l’obéissance de la population ? La réponse se trouve dans le principe que l’information, c’est le pouvoir. En fonction de l’information dont les dirigeants disposent, ils vont prendre leurs décisions. Une vingtaine de gouvernent ont fait appel aux conseils des experts occidentaux qui ne connaissaient pas des réalités socio-économiques et culturelles du terrain. Ils se sont coupés des sources administratives, scientifiques et objectives d’information nationale, ce qui peut être fatal dans un désastre sanitaire. Après l’épidémie, la question sera de savoir réellement de quelles informations objectives disposent les autorités nationales pour prendre des décisions qui engagent la nation ? Si elles ne disposaient que de l’appréciation globale fournie par des experts extérieurs et des organisations internationales, cela expliquerait le décalage des mesures qui ont mis à l’arrêt les pays où le secteur informel est le gagne-pain de millions de familles. Les gens sont confrontés à des difficultés de survie et préfèrent mourir du virus à l’extérieur que de l’enfermement à la maison. La situation reste explosive si la question alimentaire n’est pas prise en compte dans l’approche de riposte épidémique. Ainsi, plusieurs responsables et analystes, tout en insistant sur la nécessité du confinement pour contenir la contagion, mettaient en doute la capacité de faire respecter les consignes. Au Nigeria, au Kenya et au Bénin, les forces de l’ordre ont tiré sur la foule qui voulait reprendre ses activités de marchands ambulants. Sur le plan alimentaire, les organisations internationales et caritatives ont demandé en vain l’ouverture des frontières pour pouvoir acheminer les vivres. Il est temps de faire confiance aux scientifiques et experts nationaux ou panafricains pour participer aux combats contre des épidémies et endémies à répétition sur le continent. Ils seront 100 fois plus compétents et 10 fois moins chers, car ils participent à l’effort national et panafricain.
Le coronavirus a mis à nu les discours dystopiques de certains dirigeants africains. La crise sanitaire est un test grandeur nature de crédibilité de nombreux régimes : émeutes de la faim au Malawi et dans les Town ship de Soweto en Afrique du Sud. Le Malawi a riposté en urgence pour octroyer une allocation mensuelle de 50 dollars par ménage pour faire face aux conséquences du confinement. Les hautes autorités africaines ont rattrapé les premiers couacs décisionnels au début de l’épidémie en s’informant régulièrement sur le développement et les besoins sanitaires et les difficultés d’application des mesures prises, et en consacrant de l’énergie au suivi de la gestion de la propagation du virus et à la poursuite de la prise de mesures socio-sanitaires pour faire face à toute évolution. Elles ont donné des instructions pour mettre les armées à contribution pour faire face aux conséquences sanitaires et sociales, ce qui a recréé le lien entre les militaires et les populations.
La crise du coronavirus a fait découvrir aux élites africaines, habituées à se soigner même le rhume à l’étranger, le système sanitaire défaillant de leurs pays. Elle est révélatrice des limites de capacité des États, incapables de protéger leur population. Le confinement des élites dans nos pays est le seul élément positif de la pandémie. Elles ont été obligées de vivre avec les populations pour se rendre compte de leur calvaire permanent. On espère que cet emprisonnement involontaire des élites – politiques, économiques, administratives et intellectuelles – dans nos pays va les inciter à mieux penser pour mettre en œuvre des politiques de bonheur public (infrastructures modernes de santé, d’éducation et de loisirs) qu’elles vont souvent chercher ailleurs.
Depuis le début de l’épidémie, plusieurs chefs d’États africains qui ne prenaient la parole face à leurs concitoyens que deux fois l’an (fin de l’année et fête nationale), ont presque tous été subitement prêtés à l’exercice des discours à la nation pour annoncer des mesures et décisions prises. Dans le secteur sanitaire comme dans le domaine socioéconomique, l’absence de cellule de veille stratégique a empêché toute action préventive et a retardé des mesures idoines. Au lendemain de la crise, les questions politiques seront intéressantes. Quels pays seront perçus comme ayant bien géré la crise ? Les citoyens africains, habitués au respect et à l’acceptation des décisions des responsables, ne leur font plus confiance, car ils ont découvert subitement qu’ils ne connaissaient vraiment pas la réalité de leur vie quotidienne. La légitimité du pouvoir basée sur la capacité des dirigeants à maintenir l’ordre social pour la tranquillité des populations a été sérieusement mise à l’épreuve par l’épidémie. Il est possible que cette crise sanitaire et sa gestion paradoxale incitent à l’émergence d’une société méfiante aux discours politiques. La conscience politique aide le peuple à se rendre compte de sa véritable puissance. La crise systémique suscite cette conscience élevée que les dirigeants sont impuissants face à un petit ennemi invisible. Donc s’il se met debout, le pouvoir va trembler et sera obligé de lâcher certaines choses en matière de gouvernance politique et de transparence publique. Il fallait un choc de cette ampleur pour qu’une renaissance africaine soit possible politiquement et que des hommes et des femmes incarnent un esprit d’indépendance, ce qui exige une redéfinition du rapport de confiance entre les gouvernants et les peuples. Une nouvelle gouvernance s’impose avec force pour réinventer l’Afrique solidaire politiquement, indépendante économiquement et souveraine stratégiquement. Cela permettra de résoudre le problème d’harmonisation des idées et des forces panafricaines sur le plan régional, continental et international. C’est la vison du Président du Nigeria : « ... L’option militaire face au refus de l’alternance ne serait plus une idée, mais une règle qui s’imposera à nous tous... Un peuple ne peut se plier aux caprices d’une minorité d’hommes qui foulent aux pieds les bases de la démocratie. Et les regarder faire serait une complicité de notre part... » (Président Muhammadu BUHARI). Il faudra mettre en place des mécanismes d’exclusion temporaire des instances régionales et continentales de chefs d’État qui ne joue pas le jeu collectif et qui se complait dans l’égoïsme national.
L’épidémie a mis en lumière, encore une fois, l’absence de préparation des pays africains à une crise sanitaire, il est indispensable de réfléchir sur la gouvernance exceptionnelle, les structures de gestion et les mesures d’urgence épidémiques pour éviter qu’une telle cacophonie ne se reproduise à l’avenir. La crise a révélé le décalage des gouvernants, dont les discours avec des politiques évasives sont inadaptés aux réalités et dont les décisions sont éloignées des vécues des populations. Comment assurer un confinement total et une survie socioéconomique lorsque la majorité de la population vit au jour le jour au sein d’une économie informelle ? Les causes de l’improvisation dans la gestion de cette crise sont liées à une vision courtisane de la manière de gouverner sans éthique de responsabilité. Sans stratèges, il est impossible de faire face efficacement à l’imprévu. Il faut une administration performante, efficace et proactive avec des responsables compétents ayant une fine connaissance des organisations sociales et économiques du pays dont la norme est la vérité plutôt que l’adhésion populaire. Il faudra des gens capables d’avoir une vision sur le temps long et l’horizon dégagé pour un réveil politique pour s’approprier des déterminants fondamentaux de la nation. Les failles de gestion de la crise, observées aux différents niveaux de gouvernance et des administrations, suscitent un besoin d’un État stratège pour impulser une attitude de gouvernance de la raison et du sens. « Cette attitude, empreinte de recul, de sagesse, mais aussi de volonté, doit imprégner la pensée et son exégèse. Elle confère au responsable une perception stratégique des circonstances et des événements, lui donne la capacité à accepter l’imperfection de ses décisions, mais le courage de les prendre, l’aptitude à construire, dans l’incertitude, le chemin du futur » (Général (2S) Vincent Desportes, ancien directeur de l’École de Guerre).
Certains pays africains, qui ont bien géré cette crise, ont un point commun politique :
– faire confiance à l’expertise nationale : les professionnels de santé et les conseillers techniques ont proposé des solutions pertinentes et efficientes aux autorités en vue de prendre des décisions stratégiques pour une surveillance et une circonscription de l’épidémie ;
– mettre en quarantaine tous les voyageurs en provenance des pays atteints par le coronavirus ;
– la fermeture des frontières et l’isolement des cas suspects très tôt ;
– la solidarité nationale pour aider les plus fragiles ;
– investir dans l’intelligence collective du peuple avec des systèmes éducatifs et socio-sanitaires satisfaisants.
Il faudra préconiser aussi des mécanismes automatiques d’échange d’informations objectives sur les infections artificielles et la constitution de stocks stratégiques nationaux d’équipements médicaux.
III. Information : un outil stratégique d’influence
Avec la mondialisation, l’information, c’est le pouvoir. De quelle information disposent les pays sur le coronavirus Covid-19 pour fonder leurs décisions, en dehors des données globales diffusées par l’OMS ? L’hypothèse de retenue d’information sur les réalités et la capacité de propagation du virus Covid-19 pose la question de responsabilité dans cette crise sanitaire mondiale catastrophique. Les différentes études des généticiens, infectiologues et autres experts biomathématiciens sont arrivés à une conclusion scientifique provisoire : « le coronavirus Covid-19 a une origine artificielle, car le virus est un produit de laboratoire contracté par des humains ». L’hypothèse d’une erreur humaine (accident de labo) est sérieusement privilégiée par le Pr Luc Montagnier, Prix Nobel de médecine 2008 pour sa co-découverte du virus du SIDA, qui estime que le coronavirus Covid-19 est issu d’une manipulation de séquences du virus HIV et d’un coronavirus, au sein du laboratoire de haute sécurité P4 de Wuhan en Chine. La diplomatie chinoise réfute cette hypothèse d’une « prétendue fuite involontaire du virus qui n’a aucune base scientifique ». « Dans ce processus d’accusation, les soi-disant responsabilités et revendications envers la Chine sont toutes fantaisistes, et finiront par disparaître face à une situation post-épidémique plus grave. La Chine devrait avoir suffisamment confiance en elle pour savoir que tant qu’elle pourra rester suffisamment forte et maintenir avec ténacité ses capacités de production, personne ne pourra lui porter atteinte », a-t-il déclaré au magazine Bauhinia le Général (2S) Qiao Liang, Spécialiste de Stratégie, Auteur de « La guerre hors limite », Professeur des Universités et directeur du Conseil pour les Recherches sur la Sécurité Nationale.
Il y a des soupçons que les Chinois n’ont rien dit de la pathologie du virus virale, notamment sa composante bactérienne avec des problèmes thrombo-emboliques (surinfection bactérienne) obligeant d’utiliser des anticoagulants et non des respirateurs. Les antibiotiques empêchent les malades de développer bronchites horribles qui les amènent en réanimation. Ils cassent le cycle de passer de la toux avec une forte fièvre à l’étouffement exigeant l’hospitalisation et la réanimation. Le virus naturel ne peut pas avoir autant de signes cliniques et de maux : tous les organes sont touchés (la peau, les reins, les poumons, le cerveau), les yeux, les conjonctivites, la toux, le nez bouché, la perte d’odorat…avec des formes de vascularité et de neuropathie.
La politique américaine contre l’OMS est salutaire pour l’Afrique. Le manque de transparence sur le séquençage du génome de coronavirus Covid-19 préoccupait au plus haut point les États-Unis. Mais il y a aussi le rapport sur le bureau du Président qui stipulait que l’OMS a certifié et financé avec l’argent du contribuable américain les vaccins nocifs et les antipaludéens non efficaces contre le paludisme. Le Président Trump a mandaté deux équipes d’enquêteurs pour clarifier les complicités dans cette défaillance à la santé publique mondiale. L’exigence de la transparence sur la réalité et l’origine de l’épidémie est un combat moral et une vision éthique à soutenir sans réserve, car ce n’est pas normal de faire n’importe quoi éperdument et impunément. L’enquête est aussi attendue sur le volet des relations entre l’OMS, GAVI, GSK et Fondation Bill et Melinda Gates dans la production, l’expérimentation et l’admission des vaccins douteux en violation des règles bioéthiques et internationales de la recherche scientifique. Nous attendons avec impatience les résultats de ces enquêtes pour apporter la preuve du fondement des accusations des experts et éventuellement exiger des indemnités pour le « crime Covid19 » contre le monde et « le crime des vaccins » contre les enfants africains.
Il aura suffi de prédictions savamment orchestrées de millions de morts pour précipiter les pays africains dans le confinement, l’endettement, la ruine et la démoralisation collective des populations confinées, affamées et parfois bastonnées. Toutes les interventions des élites de la communauté internationale présagent une propagation catastrophique du coronavirus en Afrique et les institutions humanitaires et étrangères de santé œuvrant sur le continent complètent ce discours en soulignant des facteurs de vulnérabilité (fragilité des systèmes de santé, conflits, pauvreté, promiscuité, forte densité urbaine) avec une démographie facilitant la propagation du coronavirus. Il n’y a pas de phénomène pandémique de coronavirus en Afrique, c’est une grande manipulation mensongère pour contrôler d’énormes ressources stratégiques du continent avec en arrière plan un objectif de réduire la population africaine par les campagnes de vaccination massive (dont les conséquences pourront s’apparenter à la maladie Kawasaki). Il s’agit d’une opération stratégique et médiatique de faire peur pour lier la crise épidémique et la crise économique. Toutes les informations sont dignes d’une propagande qui crée la terreur et la psychose qui conditionnent les pensées politiques et populaires à l’obéissance. L’enfermement généralise la virtualité des décisions et les décisions virtuelles s’imposent à tous.
Avec les injonctions de l’OMS et les prédictions des experts, on voit se mettre en place progressivement une officine invisible qui utilise toutes les agences onusiennes et les organisations humanitaires afin de relayer les consignes aux autorités africaines. Le décalage des décisions et des communications gouvernementales a chambardé l’habitus aux mesures de prévention, d’information et de protection bien assimilées par des populations habituées à la douloureuse expérience de nombreuses crises épidémiques et endémiques. Espérons que cela n’entamera pas leur résilience manifestée à toute épreuve pandémique.
Une étude publiée le 13 mai dans la revue PNAS souligne la probabilité de transmission de Covid-19 par des microgouttelettes de salive générées par la parole dans un espace fermé. Elle montre que le coronavirus se transmet non seulement par la toux ou l’éternuement mais aussi par la parole. Le Covid-19 n’est pas qu’une pneumonie virale, c’est une inflammation vasculaire systémique pouvant toucher le cœur, le cerveau, les poumons, les reins ou encore le tube digestif, selon une étude de chercheurs de l’équipe de Zsuzsanna Varga de l’Hôpital Universitaire de Zurich (USZ). Cela explique pourquoi elle provoque autant de problèmes cardio-vasculaires et de défaillances d’organes vitaux. « La maladie Covid-19 peut toucher les vaisseaux sanguins de tous les organes », résume le Pr Frank Ruschitzka, directeur de la clinique de cardiologie de l’USZ, qui suggère désormais de baptiser ce tableau clinique « COVID-endothélite ». Si l’endothélium des jeunes patients se défend bien, ce n’est pas le cas de celui des groupes à risque souffrant d’hypertension, de diabète ou de maladies cardio-vasculaires, dont la caractéristique commune est une fonction endothéliale réduite. Au niveau thérapeutique, il faut combattre la multiplication du virus et en même temps protéger et stabiliser le système vasculaire des patients, conclut le Pr Ruschitzka. La maladie causée n’est en fait pas un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Cela expliquerait un grand nombre de morts dû à un usage inapproprié des respirateurs.
Nous sommes en face des incertitudes avec un virus dont on découvrait de nouveaux symptômes et on soignait parfois le contraire. Une étude chinoise, publiée par la revue scientifique américaine Journal of American Medical Association, souligne que le coronavirus a été testé dans le sperme de 11 hommes sur 38 cas masculins de Covid-19 étudiés. Les autopsies faites au Brésil et en Italie soulignent que la CIVD (Coagulation intra-vasculaire disséminée), et non la pneumonie, est la véritable cause de mort dans les cas du Covid-19. Certaines personnes décédées étaient tout simplement victimes d’un mauvais diagnostic et par conséquent, d’une thérapie erronée et inappropriée : il faut des anticoagulants à la place des respirateurs et des unités de thérapie intensive très coûteux. En cas de sévérité, il faut utiliser un appareil de purification sanguine.
Plusieurs équipes scientifiques dans le monde (Chine, France, États-Unis) ont découvert que le virus ne tuerait pas directement, mais par l’intermédiaire d’une bactérie intestinale qu’il infecterait, la Prevotella. C’est cette bactérie infectée qui, devenant plus virulente, déclencherait l’hyper-réaction immunitaire inflammatoire qui délabre les poumons et tue le malade. Cela expliquerait l’efficacité du traitement préconisé par le Dr Raoult, combinant l’Hydroxychloroquine et l’antibiotique (l’Azithromycine). Cette conception thérapeutique ultra-prometteuse bon marché rendrait alors caduque l’utilisation d’un vaccin, de découverte aléatoire et onéreuse.
La bataille des vaccins contre le Covid-19 entre les Européens, Américains et Chinois fait rage que la pandémie. Les propos de deux chercheurs français suggérant de tester un vaccin BCG de tuberculose adapté contre le Covid-19 en Afrique ont provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, où des mouvements citoyens mènent des campagnes actives anti-vaccin qui refusent de prendre des Africains pour des cobayes. La polémique accroît la méfiance légitime contre les vaccins, car les Africains garderaient en mémoire le sida qui est lié au vaccin contre la polio entre 1957 et 1960 en RDC. « Oui au traitement du Madagascar. Non aux vaccins empoisonnés », tel est le titre d’une pétition sur Change.org refusant les tests de vaccin en Afrique et qui a recueilli plusieurs milliers de signature. « Il y a beaucoup de réactions par rapport à la complicité de l’OMS pour imposer les vaccins à l’Afrique. S’il n’y a pas de soulèvement dans cette partie du globe, ses populations filent droit vers la catastrophe à défaut d’être exterminées » (Dr Blanchard Makanga). Pourtant des essais cliniques pour le Covid-19 se déroulaient en Égypte et Afrique du Sud. Les cinq États africains ont autorisé le projet Aphro-Cov avec une obligation de commande publique internationale sur des sujets de recherche mondiale. Et le 3 avril 2020, une Coalition s’est constituée pour stimuler la recherche médicale du coronavirus dans les pays aux systèmes de santé fragile dont les essais cliniques sont un passage obligé pour homologuer un médicament ou un vaccin. Elle réunit des instituts de recherche, des ministères des pays du Sud et des fondations comme celle de Bill et Melinda Gates. Sur la base des informations confidentielles, les États-Unis n’autoriseront pas le vaccin contre le coronavirus pour protéger la santé de sa population. C’est le seul pays occidental du G20 qui n’a pas participé au « téléthon » de levée de fonds de 7,4 milliards d’euros, organisé le 4 mai 2020 par l’UE, pour financer la recherche, le développement et la fabrication du vaccin anti-Covid-19. Le refus salutaire des États-Unis de ce « défi idiot de vaccin » (Pr Didier Raoult) est à suivre. Il est temps que les dirigeants africains s’engagent dans cette voie de sécurité sanitaire des populations et refusent en bloc l’exigence de vaccination pour obtenir le visa Schengen en appliquant des mesures de réciprocité. La vassalité scientifique et politique est contraire à l’intérêt national et panafricain.
L’Afrique n’est pas un terrain d’expérimentation pour les nouveaux vaccins ou traitements et ses habitants ne sont pas des cobayes pour la sécurité sanitaire des Autres. La procédure de consentement éclairé n’est ni éthique ni morale dans une situation de pauvreté. Il faut garder en mémoire des essais meurtriers au Nigeria avec l’antibiotique Trovan contre la méningite, et stérilisants au Kenya, Malawi et Ghana avec « Mosquirix » qui rappellent étrangement les essais de l’époque coloniale. Nous incitons les pays africains à quitter cette coalition de recherche sur le Covid-19 pour ne pas trahir les peuples par diverses voies de corruption.
IV. La dette, la corruption et le blanchiment d’argent : outils d’affaiblissement des États africains
L’analyse fine des mécanismes et du discours de la dette permet de comprendre les bases rhétoriques de l’escroquerie permanente de l’Afrique par les pays créanciers. Ils excellent avec l’utilisation d’un vocabulaire inadapté (pays riche/pays pauvre/Pays moins l’avancée ou pays du tiers monde, etc..) pour bien presser le jus avec le service de la dette. L’Afrique est passée de 11 milliards de dollars en 1970 à 540 milliards de dollars de dette en 2002 : soit 50 fois plus de dette en 32 ans. Or, elle avait déjà remboursé 10 fois ce qu’elle devait en 1980. Sans nier les réalités et défis, les standards exogènes de pauvreté sont un non-sens. L’Afrique est un continent très riche : tout le monde vient y puiser sa part. Le changement, la sincérité, la lecture passe par la compréhension de cette subtile recolonisation de la dette et de son discours appauvrissant, voire infantilisant. Déconstruire ce schème de pensée est aussi impératif que de construire le chemin de la puissance. La diplomatie de mendicité est incompatible avec la défense des intérêts.
- Annulation ou moratoire sur le service de la dette
L’endettement de l’Afrique est estimé à 365 milliards de dollars, dont environ 40 % dû à la Chine. Alors que la France se faisait l’avocat gratuit de l’Afrique en plaidant pour une annulation massive de sa dette pour dégager des marges de manœuvre financière, le G7 et le G20 s’accordaient sur un moratoire d’une année. Rappelons que ces termes techniques financiers d’aide, d’allégement, de moratoire, de suspension de services de la dette ne changent rien sur le fardeau de la dette. Malgré un allègement de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE) entre 2000 et 2010, passant de 80 % à 30 % du PIB des pays éligibles, on constate que celle-ci a largement évoluée à la hausse pour atteindre 56 % du PIB aujourd’hui.
Le G7 est favorable à la suspension provisoire des services de la dette des pays pauvres. Le groupe des pays les plus riches de la planète (G20) a convenu de suspendre le service de la dette d’une centaine de pays, dont une quarantaine en Afrique. Le moratoire sur la dette des pays pauvres devait « libérer 20 milliards de dollars », a-t-il précisé le ministre des Finances saoudien à l’issue du G20 consacré à ce sujet. Ce geste de report de payement des intérêts a été jugé insuffisant sur le continent. À titre de comparaison, la Commission économique pour l’Afrique de l’ONU estime que les gouvernements africains auraient besoin de 100 milliards de dollars pour renforcer leurs systèmes de santé et de sécurité sociale. Le moratoire, qui n’est qu’un report du poids de la dette sur la génération suivante, donnera un peu d’air aux économies africaines pour faire face à l’urgence épidémique.
Le FMI, l’un des grands créanciers en Afrique, est la seule institution qui peut créer des liquidités sans contrepartie réelle par le mécanisme des DTS pour augmenter des réserves des banques centrales. Mais il proposait un simple moratoire sur la dette ainsi que de nouveaux crédits. Il a estimé les besoins pour lutter contre le Covid-19 à 114 milliards de dollars. Cette assistance passera par le Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes (Fonds fiduciaire ARC) disponibles immédiatement. Comme le dit Me Jacques Bruce Momnougui : « Ça s’appelle en finance une arnaque. Il s’agit d’un allègement du « service de la dette ». En d’autres termes, le FMI, via son fonds de solidarité, fait un appel de fonds à son profit afin de permettre aux États bénéficiaires de ne pas payer la dette pendant six mois ». Ainsi, la quasi-totalité des pays africains frappe à la porte de ce prêteur de dernier ressort, quitte à s’enfoncer encore plus dans l’endettement. Il va verser une aide d’urgence de 3,4 milliards de dollars en faveur du Nigeria, pour permettre de « soutenir les efforts des autorités pour faire face aux graves répercussions économiques du choc Covid-19 et à la forte baisse des prix du pétrole ». La Banque mondiale (BM) a approuvé un financement de 8,1 millions de dollars pour aider le Togo à lutter contre le Covid-19 et mieux répondre aux urgences de santé publique. L’endettement continu rend les pays impuissants à la moindre secousse et réduit les marges de manœuvre budgétaires. C’est la spirale de la dette qui pose problème dont le remboursement des intérêts ne permet pas de financer des secteurs sociaux et de soutenir l’économie.
Malgré une crise économique et financière aggravée par les conséquences de la contestation politique, de la baisse des recettes pétrolières et du Covid-19, l’Algérie a pris une décision judicieuse de refuser le financement international, car « l’endettement porte atteinte à la souveraineté nationale ». La préférence d’emprunter auprès des Algériens que d’aller solliciter des crédits du FMI ou des banques étrangères est bonne solution à la japonaise de circulation financière interne (le Japon a une dette avoisinant 200 % de son PIB, la dette chinoise, publique et privée, dépasse 300 % du PIB, mais elle est bonne et soutenable, car en monnaie nationale et non en devise étrangère). Dans ce cas, on exclut tout apport extérieur et la création monétaire inhérente au financement de l’économie productive n’a pas besoin de l’étranger. Une dette contractée aujourd’hui sera remboursable demain avec intérêts exorbitants… sans être allouée aux investissements productifs, mais plutôt utilisée à la consommation. Il est préférable d’utiliser des réserves de change pour financer des importations que de recourir à la dette extérieure non productive. C’est dans cette optique que la Banque centrale algérienne a pris des mesures permettant aux banques de mettre à la disposition des entreprises des offres de crédit à un coût raisonnable pour faire face aux conséquences de la crise du Covid-19 afin de s’engager dans un processus de modernisation de l’outil de production pour diversifier l’économie.
Cette conception algérienne suit la logique de riposte à la pandémie des banques centrales des puissances qui jouent leur rôle en inondant le marché national de liquidités avec le déploiement des interventions non conventionnelles d’acquisition des titres. La FED a baissé ses taux de 50 points de base, le 3 mars ; suivie par la Banque d’Angleterre les 11 et 19 mars. Les taux de la FED tombent à zéro le 15 mars. La BCE n’est pas en reste et annonce un programme d’acquisition de titres pour une enveloppe de 750 milliards d’euros le 18 mars.
Dans cette perspective de planche à billets ou de réactivation de droits de tirage spéciaux du FMI, l’indépendance monétaire est cruciale pour jongler avec ces instruments dont le coût est relativement faible. L’économiste britannique Wynne Godley considère que « le pouvoir d’émettre la monnaie et de faire des tirages avec sa Banque centrale est la principale chose qui définit l’indépendance nationale. L’abandon ou la perte de ce pouvoir confère le statut de collectivité locale ou de colonie ». La charge de la dette sur l’Afrique risque de provoquer une prochaine crise grave pour le continent avec un effondrement de tous les systèmes fondamentaux déjà fragilisés par le Covid-19. L’annulation des dettes africaines et l’émission massive de DTS, comme instruments nécessaires de sortie de crise et de consolidation économique, sont aujourd’hui un passage obligé pour échapper au désastre socio-économique. Dans un appel hamiltonien de l’annulation totale de la dette africaine, les panafricanistes exigent cet effort mondial d’annulation pour lutter efficacement contre les conséquences néfastes du Covid-19. Sans l’annulation de la dette, déjà remboursée trois fois par son service, l’option de se mettre collectivement en défaut de payement serait envisageable. « De toute façon on ne peut pas exécuter contre les États, « le principe d’immunité d’exécution », pendant la souveraineté nationale » (Me Jacques Bruce Momnougui).
- Corruption, détournement et blanchement d’argent
La crise sanitaire contribue à accentuer le faussé des inégalités entre riches et pauvres. D’un côté les profiteurs de la situation sanitaire pour détourner des fonds, avec des commandes bidon ou en deçà de la réalité facturée pour s’enrichir, et de l’autre, les populations abandonnées à elles-mêmes dans un contexte alimentaire critique. Selon le Fonds monétaire international (FMI), quelque 4,2 milliards de dollars ont quitté l’Afrique de fin février à fin avril 2020. Cela coïncide avec la délicate période de l’épidémie sur le continent, où le coronavirus risque de se transforme en « coronabusiness » avec les malversations financières au plus haut niveau et le détournement des aides au niveau local.
L’épidémie de Covid-19 n’est pas seulement un virus dangereux, c’est aussi une opportunité de détournements massifs de fonds qui s’offre aux responsables sans scrupule et véreux. La mobilisation de fonds pour des achats de masques, gels hydroalcooliques, gants donne lieu à de passation de marchés à des fournisseurs amis, en gré à gré, au nom d’urgence de lutte contre le Covid-19. Les luttes implacables se jouent pour s’arracher ces marchés juteux de commande du matériel médical lourd, d’achat, de livraison et de distribution de nourriture, de construction et d’équipement des hôpitaux de campagne,… Les banques centrales et les banques commerciales observaient de mouvements financiers très importants, douteux et sans contrôle qui s’apparentent à des détournements et du blanchiment de capitaux. Ces montants proviennent parfois du Trésors publics.
On détourne et à même temps on sollicite l’aide internationale pour faire passer la pilule de la récession inévitable. Derrière des achats du matériel médical et de produits de première nécessité pour distribution aux populations fragiles, des détournements massifs de milliards s’opèrent tranquillement. On a observé aussi des détournements des aides à la population au niveau local. « Des failles dans la gestion des aides ont été constatées. Des mesures punitives seront prises contre les malversations et les détournements » (Tweet du 20 avril 2020 du Chef de l’État malgache). Voilà l’exemple que les pays devront suivre pour punir ces actes inacceptables dans la nouvelle Afrique qui vient. Nous devons promouvoir un État stratège avec des finances publiques propres, seuls gages de souveraineté et de réactivité face aux crises endémiques.
V. Désastre socio-économique
Les pays africains se penchaient sur les plans de déconfinement intelligent afin d’atténuer les dommages économiques et sociétaux. Une menace de récession s’annonce plus dramatique pour le continent où le tourisme ne reprendra pas aussitôt, les exportations seront en baisse et les travailleurs informels risquent de sombrer dans la pauvreté, ce qui entraînera une baisse de 2 à 5 % du produit intérieur brut. Le patronat togolais (CNP-Togo) estime que 91 % d’employés des PME/PMI étaient en chômage technique. Plus de 90 % des entreprises africaines sont des PME et concentrent près de 60 % des emplois : c’est l’écosystème prioritaire à soutenir massivement. Les travailleurs de l’économie informelle ont subi une « réduction sévère » de leurs capacités économiques et de survie. Ils courent le risque immédiat de voir leurs moyens de subsistance « anéantis » par les conséquences de coronavirus, avertit l’Organisation internationale du travail. Ce sont des économies importantes (« 74 % de la production en RCA et 66 % des emplois non agricole en Afrique ») sans dispositifs connus de relancer. La majorité des pays africains, qui dépendent fortement des revenus extérieurs de matières premières, vont subir de plein fouet le choc mondial post-Covid-19 et n’auront pas les moyens financiers de soutenir leur économie. Le recourt massif à l’endettement improductif anéantit tout espoir d’émergence du continent. Le report de l’application, au 1er juillet 2020, de l’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est une illustration des hésitations économiques.
L’épidémie de Covid-19 porte un coup extrêmement dur aux économies africaines avec un risque d’effondrement, car les 45 pays ont été mis en quarantaine et étaient coupés du monde. La réplication du modèle du confinement paraît sanitairement superfétatoire, économiquement catastrophique et socialement insupportable. Le discours de l’émergence africaine est brutalement coupé par la crise sanitaire. Les mesures de confinement et de santé publique pour ralentir le virus ont entraîné d’énormes coûts sociaux et dégâts économiques qui ont de quoi plonger le continent dans une longue crise provoquée par la baisse brutale de la production et de la consommation. Les économies très dépendantes sont tributaires des échanges commerciaux et souffraient des restrictions à l’exportation occidentale et chinoise avec l’exacerbation de tensions de l’offre et l’augmentation des prix des fournitures médicales et des produits de première nécessité. Selon la Banque mondiale, les premières restrictions ont entraîné une hausse des prix de 20 % des masques. Les conséquences économiques seront dévastatrices avec la contraction du produit intérieur brut, la réduction de la production globale, le risque inflationniste et de déclassement de la classe moyenne, le chômage massif lié à la perte d’activités informelles et la chute des prix de matières premières.
Nous sommes à la fin du cycle mondialisation économique. La crise sanitaire menace l’économie domestique (choc de l’offre) et transformationnelle africaine (choc de la demande), ce qui peut provoquer un désastre social avec le chômage massif si les mesures de relance excluent le secteur informel. C’est une crise systémique qui s’annonce dont l’Afrique peut virer au désastre économique, car elle ne parvient plus à juguler une dette cumulative de 365 milliards de dollars de dollars et dégager des marges de manœuvre pour des importations vitales. C’est cette simultanéité des chocs socio-économique, touristique, d’approvisionnement, d’exportation, d’investissement extérieur et de dette qui rend la situation complexe et dangereuse, voire catastrophique.
Les économies africaines, qui étaient sur la bonne trajectoire de décollage et de croissance, risquent, à la fin de la crise sanitaire, de s’enfoncer dans l’endettement improductif. Ainsi la fermeture des frontières, l’annulation des rassemblements et des grandes manifestations publiques, la suspension des cours scolaires et universitaires, la fermeture des lieux de culte, des marchés et des espaces publics non nécessaires, les restrictions dans le domaine des transports publics…, ont bouleversé brusquement des habitudes économiques. Les mesures d’approvisionnement des produits nécessaires et de lutter contre toute forme de spéculation et de hausse des prix n’ont pas calmé les inquiétudes des populations et des acteurs économiques. Avec ces restrictions des activités productives et arrêts d’échanges internationaux, la baisse des cours des matières premières et l’arrêt brutal du tourisme, le continent pourra connaitre une crise économique sévère. En avril, la Banque Africaine de Développement prévoyait une récession de -0,7 % à -2,8 % tandis que la Banque Mondiale envisageait une chute de croissance de -2,1 % à -5,1 %. C’est une première récession envisagée depuis 25 ans, qui a la particularité de combiner la chute de production et de consommation.
Selon la Commission économique pour l’Afrique (CEA), « le confinement coûte une somme incroyable de 65 milliards de dollars par mois à l’Afrique ». Autrement dit, le continent perd environ 2,5 % de son PIB en un mois de confinement. Il est impossible de supporter le désastre d’un confinement prolongé dans un contexte de forte contraction économique des entreprises et d’intensification de pénuries alimentaires avec près 60 % de la population du secteur informel qui se bat pour survivre au jour le jour. La conception des stratégies de déconfinement doit tenir compte des effets indirects du COVID-19 comme la sécurité alimentaire, les IDE et les prix des produits de base et leur impact sur la pauvreté et la croissance.
L’imposition de mesures d’exception et de confinement nous oblige à se questionner sur les fondamentaux des discours et politiques économiques de certains gouvernements africains qui sont bien plus que des simples slogans de type novlangue. La croissance économique, tant vantée, risque d’être détruite et c’est le modèle du secteur informel qui dominera la reprise des activités génératrices de revenus avec des gens ayant perdu l’espoir et l’énergie de se battre. La perte d’emploi va gonfler les acteurs du secteur informel.
La détérioration des perspectives économiques mondiales due à la propagation de la pandémie et la chute de la demande qui en résulte vont peser sérieusement sur les prix des matières premières qui contribuent jusqu’à 70 % des PIB pour l’Algérie et le Nigeria. L’élaboration des prévisions économiques africaines est très difficile, car il y a une plus grande l’incertitude sur la demande mondiale des matières premières et la faillite du secteur informel. Tout est extrêmement volatil et aléatoire.
Pour empêcher la propagation du virus, la majorité des pays africains ont pris des mesures draconiennes arrêtant presque les activités productives et paralysant des pans entiers de l’économie. Cela provoquera une contraction de l’économie africaine de 2 % en 2020, soit une plus faible performance économique depuis deux décennies. Le FMI prévoit un rebond en 2021 qui se matérialisera grâce aux aides internationales et à l’accroissement de la demande mondiale des matières premières. « La priorité est d’accroître les dépenses publiques de santé afin de contenir l’épidémie », a souligné Abebe Aemro Selassié, directeur du Département Afrique du FMI. Mais le développement de l’accès aux services essentiels (eau, électricité, assainissement) est un facteur d’amélioration de l’efficacité de la lutte épidémique en période de confinement et devrait devenir une partie intégrante de la réponse globale.
Cette crise pourrait aussi entraîner une dépression économique si les mesures de confinement ne sont pas levées progressivement et si l’activité économique ne reprenait pas avant juin. Les économies sont durement frappées au double niveau :
– l’exportation des matières premières à des prix extrêmement bas suite à la baisse de la demande mondiale,
– l’importation des produits de première nécessité et d’équipements sanitaires avec la hausse des prix suite à la pénurie et au problème des chaînes d’approvisionnement dans un contexte de fermeture de frontière.
Le résultat en est l’accroissement du déficit structurel de la balance de payement et une forte diminution des réserves de change qui oblige de recourir à l’endettement de consommation. Dans une situation d’incertitude planétaire, la prévisibilité des conséquences de l’épidémie de Covid-19 en Afrique dépend des variables complexes :
– la structure des activités économiques, tirées par le secteur informel, auquel une majorité des citoyens de grandes villes doivent leur pain quotidien, et qui rend les mesures de confinement inopérantes pour ces populations sinon les expose même à plus de vulnérabilité et d’incertitude de reprendre une activité sans épargne,
– la dépendance aux exportations des matières premières (pétrole, cacao, coton, minerais) dont la tendance à la baisse des prix est accentuée par la chute de la demande mondiale,
– l’importation des denrées de première nécessité dont les chaînes d’approvisionnement sont très perturbées par la fermeture des frontières,
– la baisse du volume des exportations associée à la détérioration des termes d’échange provoque un problème de soutenabilité des comptes extérieurs des pays,
– la baisse du volume des transferts des migrants affectés par le chômage privant une source importante de financement externe, de petits investissements et de consommation de leurs familles,
– le tourisme, un pilier économique en Afrique, est en arrêt complet. La baisse drastique de la fréquentation touristique pénalisera l’économie hôtelière, artistique et informelle,
– la baisse significative des investissements étrangers
– la dévaluation de monnaies nationales face aux principales devises mondiales alourdit les factures des importations ainsi que le service de la dette.
Cela démontre que pour l’Afrique, cette épidémie est un choc d’ordre du structurel ; c’est-à-dire que c’est la structure des économies africaines qui pose le véritable problème. Nous vendons ce qui a peu de valeur ajoutée et nous achetons ce qui a de valeur ajoutée élevée. Nous consommons ce que nous ne produisons pas. C’est une économie dépendante et extravertie. Les réponses à la crise sanitaire devront devenir des opportunités de transformation structurelle et de diversification des activités économiques pour une meilleure résilience face aux chocs. Elles vont montrer la capacité des élites politiques, administratives, économiques et intellectuelles à s’appuyer sur les ressources naturelles pour changer la pensée et la production économiques avec des fondamentaux de la croissance inclusive – institutions solides de contre-pouvoirs, capital physique (infrastructures) et capital humain (éducation et santé). L’économie de rentes n’est plus une assurance d’avenir. La crise est une opportunité pour repenser la stratégie de conquête de l’indépendance économique pour dégager des énergies créatrices de valeurs.
Nous assistons à la multiplication des initiatives internationales et des programmes nationaux exceptionnels pour atténuer l’impact économique et social de la crise épidémique. Les pays africains ont mis en place des fonds de riposte Covid-19 pour soutenir les entreprises et les personnes avec des mesures de report de charges et de financement de chômage, des mesures de distribution alimentaire et de prise en charge des tranches sociales des factures de loyer, d’eau et d’électricité. Ces initiatives manquent cruellement des mesures stratégiques de relance de l’économie informelle qui emploie la plus grande majorité des populations africaines. Au-delà des mesures fiscales et bancaires, il faudra mettre en place un fonds de garantie pour faciliter le financement pour la relance des entreprises et particulièrement des PME/PMI. Le renforcement des inégalités à la sortie de la crise est une question aussi sensible que la relance économique. « Pour soutenir le secteur informel, profitons des perturbations de la logistique internationale pour soutenir les chaînes de distribution locale et injecter des capitaux dans nos économies nationales (…). Il faut des lignes de financement pour les secteurs économiques quasiment à l’arrêt (hôtellerie, restauration…) afin qu’ils puissent traverser la crise » (Jean-Luc Konan, financier). L’inquiétude grandit quant à la gestion de cette mobilisation de ressources d’urgence, à la distribution opaque et à la probabilité de détournement des fonds.
La gravite de la crise sanitaire mondiale a mis en sommeil des secteurs entiers de l’économie. Les dommages de la pandémie sur l’économie africaine pourraient être catastrophiques si les mesures de relance ne concernent pas le secteur informel. La crise coronarienne signe la fin de l’économie irréelle, productrice de pauvreté et d’inégalités. Elle remet en cause le système de rente coloniale (économie extravertie) et de dette improductive, les chaines de valeurs de production industrielle et alimentaire, la sécurité des approvisionnements, la sécurité sanitaire,… Il faut revenir aux fondamentaux de l’économie vivable pour assure le bonheur des populations avec une reconstitution de l’appareil de production.
Dans cet océan d’incertitudes, les bonnes nouvelles nous viennent du Maroc. Le royaume est cité partout dans le monde entier comme un exemple parfait de gestion de la crise pandémique. La crise a permis de mesurer la flexibilité, l’efficacité et la réactivité de l’industrie marocaine. Elle s’est adaptée rapidement et intelligemment à la crise sanitaire avec la production massive des masques (plus de 10 millions d’unités par jour) et de respirateurs, qui a permis au royaume de se placer au premier rang des acteurs importants de la lutte anti-Covid dans le monde. Après la constitution d’un stock stratégique de sécurité (70 millions d’unités), les opérateurs industriels sont autorisés à exporter leurs produits médicaux. La norme marocaine Imanor devrait servir de référence pour accélérer les procédures internationales d’homologation des « masques made in Marrocco ». C’est le début d’une diplomatie chérifienne d’influence stratégique.
VI. Médecine traditionnelle africaine : outil d’influence géopolitique
Le Panafricanisme des outils est en marche grâce à l’inventivité des chercheurs africains et la détermination souveraine malagasy. Avec le COVID ORGANICS, la plante miracle contre le paludisme qui a fait assassiner le Dr Dieudonné Manenga, chercheur congolais, refait surface contre le coronavirus. Le Madagascar doit protéger ses scientifiques et se prémunir contre l’oppression des groupes pharmaceutiques. Il faut garder en mémoire l’assassinat par balles, le 2 mai 2020, du Pr Bing Liu qui était sur le point de faire des découvertes très importantes pour comprendre les mécanismes cellulaires d’infections par le virus SARS-CoV-2 et de trouver le remède contre le Covid-19 à l’Université de Pittsburgh en Pennsylvanie.
La réunion en vidéoconférence des Présidents en exercice de l’Union Africaine et des Communautés régionales s’est tenue le 1er mai 2020 pour discuter les détails de l’efficacité du médicament malgache « Covid-Organics (CVO) » pour traiter le Covid-19. La présentation magistrale du Président Andry Rajoelina a convaincu les chefs d’État présents qui ont approuvé le CVO comme remède dans le traitement des patients Covid-19 et le déploiement à travers toute l’Afrique. Le Président malgache a informé ses paires de sa décision de mettre gracieusement ce médicament à la disposition de tous les malades africains du coronavirus. Les chefs d’État présents étaient : Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud, Félix Tshisekedi de la RDC, Boubacar Keita du Mali, Abdul Fatah El Sisi d’Égypte, Paul Kagame du Rwanda, Uhuru Kentatta du Kenya, Idriss Deby du Tchad, Ali Bongo du Gabon et Mahamadou Issoufou du Niger. Les autres Chefs d’État devraient se rallier au médicament malgache à l’instar de Macky Sall du Sénégal, d’Umaro Sissoco Embaló de Guinée-Bissau, de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de Guinée Équatoriale, Denis Sassou Nguesso du Congo, John Pombe Magufuli de Tanzanie et d’Assoumani Azali de l’Union des Comores. Le soutien unanime du médicament traditionnel malgache CVO contre le virus Covid-19, qui sauve des vies, par des institutions et structures panafricaines est un signe précurseur d’une conception de géopolitique de l’influence.
- Covid-Organics : remède malgache contre le coronavirus Covid-19
Le Covid-Organics est un remède traditionnel amélioré composé d’Artemesia et de plantes médicinales malagasy et mis au point par des scientifiques de l’IMRA (Institut Malagasy de Recherche Appliquée). Présenté sous forme d’une tisane, ce traitement a des effets préventifs et curatifs sur le Covid-19. C’est une fierté pour l’Afrique de découvrir en premier le traitement d’une pandémie qui ébranle le monde. Dans ce processus, les scientifiques et les autorités malgaches ont fait preuve de courage et d’abnégation d’une façon décomplexée.
Le Président de la République de Madagascar, SE Andry Rajoelina, a lancé officiellement, le 20 avril 2020, la production de « Covid-Organics », découvert par les chercheurs malgaches et produit par l’IMRA. Madagascar dispose des moyens scientifiques et techniques de fabrication de ce médicament, assurée par des plantes qui poussent sur son sol avec le plus grand stock d’Artemesia en Afrique et de meilleure qualité au monde. Le gouvernement malgache a décidé de mettre gracieusement ce remède à la disposition de tous les malades africains du Covid-19.
Malgré les lobbies pharmaceutiques et les réserves non fondées scientifiquement de l’OMS, ce remède engrange des succès en Afrique et confirme le leadership panafricain. Rappelons que l’utilisation traditionnelle d’Artemesia afra est reconnue par l’OMS dans la déclaration d’octobre 2019 WHO-CDS-GMP-2019.14 et aucun effet toxique n’a été observé. La Guinée Équatoriale a été le premier pays à recevoir un don de 11 500 doses du remède dont une cargaison composée de 10 000 doses de traitements préventifs et 1 500 doses de traitements curatifs. Le Président Umaro Sissoco Embaló de Guinée-Bissau se chargeait de la distribution du don de Madagascar de Covid-Organics dans les 15 pays la zone CEDEAO. Le Tchad, le Cameroun, le Congo-Brazzaville et la Tanzanie ont envoyé des avions pour chercher le précieux médicament. Il y a, à ce jour, une vingtaine de pays africains qui utilisent déjà ce produit. La priorité malgache est de protéger des vies sur le continent africain afin d’offrir à ses peuples la garantie d’un nouveau le lendemain. Cette solidarité active fait la différence mondiale face à la lutte contre la pandémie. Comme le disait le Général De Gaule « pour qu’une nation soit grande, il faut qu’elle épouse le mouvement général du monde ». Aujourd’hui le coronavirus bouleversait le monde et le changement géostratégique est inévitable. L’ère de destin personnel est révolue. Un chef d’État ne peut vivre la seule préservation de soi. Ce n’est plus un gage ni une stratégie de protection. Seule la perspective panafricaine peut assurer une place dans le monde qui vient.
Le Covid-Organics est une rupture avec la main éternelle tendue vers les cieux pour attendre et obtenir des solutions extérieures. C’est vers cet exemple que devait s’orienter l’engagement scientifique et politique panafricain. Nous avons tout : des scientifiques compétents et d’énormes matières premières pour faire des recherches fondamentales. Il faut donc agir stratégiquement sans attendre. Il n’y a pas pire que la dépendance qui infantilise ce continent. Tout attendre des bailleurs est d’office dépendre d’eux. Comme ils le savent bien, ils décident tout y compris de notre sort.
L’OMS a déclaré qu’il n’existe aucune preuve scientifique que le Covid-Organics est efficace contre le coronavirus et doutait des effets indésirables du remède malgache, tout en reconnaissant que des « remèdes traditionnels peuvent soulager des symptômes du Covid-19 ». Cette position ambigüe est en totale contradiction avec ses directives qui stipulent que, si le produit à base de plantes a été traditionnellement utilisé sans préjudice démontré, aucune mesure restrictive spécifique ne doit être prise. Dans ce cas, pourquoi l’OMS ne maintient-elle pas sa position selon laquelle aucun test de toxicité préclinique n’est requis (WHO/EDM/TRM/ 2000.1) ? Elle est aussi en contradiction avec sa « Stratégie pour la Médecine Traditionnelle pour 2014-2024 » de 2013. Cette institution qui a autorisé et financé des vaccins et médicaments inefficaces en destination de l’Afrique n’est pas neutre et n’a pas d’autorité morale pour donner un avis sur Covid-Organics. Avec les notes de renseignements américains sur sa gestion calamiteuse de coronavirus, les avis de l’OMS sont plutôt douteux et sans pureté scientifique. En Afrique, avant le Covid-19, on a toujours soigné les maladies infectieuses et virales naturelles (les virus, la grippe, la toux, l’angine, le rhume, les fièvres, les courbatures, le paludisme…) grâce aux plantes locales. Au Sénégal, le Comite scientifique a confirmé l’efficacité du remède malgache et a donné son feu vert pour son utilisation afin traiter le coronavirus. Cette position forte des scientifiques de l’excellente première université de médecine en Afrique met au défi l’OMS. Osons démystifier les soins occidentaux, modernisons nos recettes ancestrales : c’est la dynamique positive du Covid-Organics.
Après la présentation officielle du Covid-Organics, la fierté africaine se manifestait sur les réseaux sociaux avec des postes élogieux « Madagascar réunit la terre, le chercheur, le politique, l’armée et le peuple contre le Covid-19. Jadis, les ancêtres ont laissé la terre, avant-hier, les médecins chercheurs ont étudié cette terre et ont sorti le médicament, hier le Président l’a présenté à la face du monde et aujourd’hui l’armée distribue ce médicament aux populations. L’OMS, BBC, RFI, VOA et la presse écrite ne dorment pas depuis cette annonce importante. Et Madagascar continue son chemin sans se plaindre, sans débattre inutilement des démenties de ces lobbies qui veulent absolument imposer avec force leur vaccin nocif ». « Dans le cas du CVO, l’artémisinine qu’il contient permettrait d’inhiber la pénétration du Covid-19 dans le corps humain en agissant, notamment, sur la protéine TMPRSS2. Or, cette protéine est indispensable pour aider le virus à entrer dans les cellules de la personne contaminée. En buvant du Covid-Organics, le renforcement généralisé du système immunitaire qui en est induit contrarie ce processus du virus pour s’infiltrer » (Dr Jérôme Munyangi).
Selon le quotidien Ouest France du 24 avril 2020, « En Chine, la médecine traditionnelle se combine avec les traitements classiques » pour traiter le coronavirus. « Comme pour le Sras en 2003, la Chine s’est tournée vers sa médecine traditionnelle (MTC) pour lutter contre le Covid-19 (…) Des milliers de doses d’une décoction à base de plantes distribuées dans les hôpitaux. Le 30 janvier, une étude a cité un sirop à base de chèvrefeuille, de scutellaire et de forsythia, habituellement utilisé pour soigner la toux, les maux de gorge et lutter contre la fièvre, comme possible inhibiteur du coronavirus (…) Courant février, une autre décoction à base de plantes Qingfei Paidu a connu son heure de gloire (.) Des centaines de milliers de doses ont été distribuées aux hôpitaux, dont 390 000 à Wuhan et 500 000 dans le reste de la province du Hubei. Les premières statistiques officielles sont extrêmement encourageantes : 99,28 % des 1 262 patients ayant bu cette décoction ont quitté l’hôpital. Selon Wang Wei, vice-président de l’Université de médecine chinoise de Pékin, « le Qingfei Paidu a joué un rôle fondamental pour éviter que l’état des patients présentant des symptômes légers ne se détériore » (…) En Chine, les ingrédients issus de la pharmacopée traditionnelle pèsent déjà 29 % de l’industrie pharmaceutique, une production évaluée à plus d’un milliard d’euros » (Marie Regan, Correspondante à Pékin). Les médias occidentaux et l’OMS n’ont rien dit sur la décoction chinoise dans le traitement du Covid-19. Au nom de quoi, se permettent-ils de se prononcer sur le Covid-Organics malgache ? Au nom des intérêts pharmaceutiques et/ou du racisme primaire !
La guerre psychomédiatique et d’expertologie a commencé à matraquer le CVO à son annonce pour discréditer ce qui est louable et fondamental pour l’Afrique. Mais ces experts de dénigrement n’ont rien trouvé à dire qu’une légère amertume du remède malgache (dont ils n’ont pas encore goûté) comme s’ils commentaient le jus de fruit exotique. Un médicament sans amertume n’en est pas un. Cette prétention hautaine des leucodermes de nier le génie et la place des autres ne passe plus. Cette arrogance des journalistes et des experts occidentaux avec une mesquine condescendance est insupportable et révèle plus un malaise et une psychose de supériorité des gens qui se croient savoir et décider tout. Ils se trompaient énormément, car l’Africain d’aujourd’hui ne le semblait plus à son père ou grand-père à garde-à-vous permanent. Il faut changer les schèmes pour s’adapter à la nouvelle réalité du monde. Sur les réseaux sociaux, les Africains sont très actifs pour défendre vaillamment le médicament africain « Covid-Organics » et répondre à certains médias occidentaux impliqués dans une campagne de dénigrement du remède contre le coronavirus mis au point et diffusé à Madagascar. Leur message est clair : « Notre Président ne vous impose ni même vous propose d’utiliser notre solution (Covid-Organics), comptez vos malades et vos morts, on comptera les nôtres ». Dans une déclaration commune, les bureaux exécutifs des syndicats gabonais du secteur santé (SYNAPS et du SYNAPHA) exigent des pouvoirs publics l’adoption du remède Covid-Organics malgache et/ou Fagaricine gabonais pour traiter les malades du Covid-19. La nouvelle Afrique en marche est incarnée par le Président Rajoelina avec engagement et changement stratégique pour répondre au besoin de nos peuples. Les grands Hommes entrent dans l’histoire par la grande porte de la dignité et du courage. L’union des Africains derrière le Président Rajoelina est plus forte que la division. Comme le dit bien Edgar Morin « le courage, c’est de résister à tout ce qui va trahir nos idées ».
- L’inventivité à la redécouverte des vertus de la médecine traditionnelle africaine
La créativité naît du besoin. Le coronavirus a réveillé la foisonnante inventivité des Africains et vertus de la médecine traditionnelle africaine. Dans la deuxième contribution, nous avons souligné les recherches du Dr Charles Hopson (Cameroun), Dr Valentin Agon et Dr Jérôme Fagla Medegan (Benin) pour une adaptation rapide des médicaments (StopCoronavirus, APIVIRINE, CD4) issus de la médecine traditionnelle pour guérir le Covid-19.
La contribution scientifique camerounaise et gabonaise contre cette terrible pandémie se manifeste aussi avec :
1. La potion contre le coronavirus Covid-19 de Mgr Samuel Kleda, Archevêque de Douala, est un remède de tisane à base de racines et de feuilles des plantes médicinales africaines. En conférence de presse du 29 avril 2020, Mgr Samuel KLEDA a déclaré que sa potion est très efficace contre le coronavirus : tous les malades, et parmi lesquels des médecins ayant été soumis à ce traitement, ont retrouvé la guérison. Cette décoction soulageait les malades infectés au coronavirus et le Ministère de la Santé publique a proposé un accompagnement technique et scientifique, afin d’homologuer et de promouvoir ce médicament. Ce remède est mis gratuitement à la disposition des malades du Covid-19. Avec 30 ans d’expérience en médecine traditionnelle africaine, le Prélat s’organise pour une production et une distribution à grande échelle, mais toujours gratuite de ce précieux breuvage.
2. Le médicament Ngul be Tara (Force les ancêtres) contre le Covid-19 est un produit de l’équipe des chercheurs du Consortium RIRCO du Dr Peyou Ndi Samba Mbezele Marlyse.
3. La Fagaricine est une solution buvable des chercheurs et tradipraticiens du Centre gabonais de la recherche étique et scientifique sous la coordination du Dr Piebi Oyoubi. Ce remède est un puissant immunostimulant naturel avec des vertus pour combattre efficacement le Covid-19. Il s’agit « d’un produit fini et breveté qui peut être une solution gabonaise à court terme face au coronavirus » selon le Pr Simon Pierre Mvone Ndong.
Après une annonce officielle pilotée par l’État burkinabé, le débat autour de l’usage de l’Apivirine a viré au désordre après un simple avis de l’OMS. Le Dr Valentin Agon affirme que ce médicament soigne en France, en Italie et aux USA pendant qu’en Afrique nous sommes submergés par les débats inutiles sur la raison ou pas de l’OMS. La tergiversation étatique sur l’Apivirine repose la question de l’indépendance scientifique et politique. Le courage malgache manque à certains pays pour reconnaître les bienfaits des médicaments traditionnels sur l’immunité pour prévenir et soigner le Covid-19. Les pays africains peuvent s’inspirer de l’exemple de Madagascar qui a suivi à la lettre son plan d’action stratégique :
1. Analyser les plantes médicinales comme l’Artemisia et autres plantes guérisseuses du pays.
2. Subventionner la recherche de manière officielle par une équipe dévouée à la tâche et pilotée par une structure bien définie : l’IMRA
3. Entamer des essais cliniques du médicament trouvé sur les malades.
4. Organiser une annonce officielle des résultats de ces essais aux populations par un message à la Nation du Président.
5. Organiser une prétention officielle du médicament au monde par le Président lui-même.
6. Ordonner à l’armée et à l’administration de faire la distribution du médicament aux populations sur tout le territoire national.
7. Distribution gratuite pour les plus démunies et vente à ceux qui ont un pouvoir d’achat plus élevé, et transmettre tous les bénéfices à la recherche.
8. Communiquer les résultats de la recherche et le Protocol médical aux Chefs d’État pour une appropriation collective.
9. Décider de mettre gracieusement ce médicament à la disposition de tous les malades africains du coronavirus.
Avec un tel plan gardé secret, aucun pays ni organisation internationale ne peut s’opposer à sa réalisation effective. La réussite de la recherche dépend de la confidentialité et du secret absolus du processus et des résultats.
L’anthropologue Alfred Babo partage ce constat : « L’Afrique doit s’émanciper pour mettre en avant sa propre recherche scientifique (…) C’est parfois avec un brin d’ironie et de ridicule que les remèdes contre l le Covid-19 trouvés à Madagascar (Covid-Organics) et au Bénin (Apivirine) sont commentés dans les médias occidentaux (…) La construction de la dévalorisation culturelle de l’Afrique s’est opérée sur des ressorts scientifiques à travers l’usage de concepts condescendants tels que « indigène », « local », « exotique », « traditionnel », « tribu », « ethnie », etc., pour caractériser tout ce qui est relatif à l’Afrique. Cette propension à sous-évaluer la civilisation africaine s’est tellement bien incrustée chez les Africains eux-mêmes que certains États font la guerre à la médecine dite « traditionnelle ». Ainsi l’Afrique, critiquée pour n’être que dans une posture d’attente et d’assistance permanente, se retrouve moquée par l’Occident lorsqu’elle prétend avoir trouvé un remède à un virus qui a révélé les apories du modèle occidentalocentré » (Alfred Babo, Professeur d’anthropologie et d’études internationales à Fairfield University aux États-Unis). Il est temps que l’Afrique réaffirme ses valeurs, savoirs, trouvailles et connaissances de la médecine traditionnelle, sans attendre la reconnaissance et l’homologation de qui que ce soit, pour bâtir une industrie pharmaceutique capable de transformer son système sanitaire, offrir des soins adaptés à ses populations et s’imposer sur la scène internationale.
La recherche scientifique africaine doit être soutenue stratégiquement pour répondre aux besoins de santé publique des populations et non plus pour travailler comme auxiliaire des programmes de recherche de l’Occident. C’est une opinion hautement partagée d’autant plus que la pharmacopée traditionnelle africaine est un réservoir inépuisable pouvant booster le développement d’industrie pharmaceutique forte et compétitive. C’est une question de volontarisme politique pour briser la dépendance vis-à-vis des solutions scientifiques occidentales souvent très éloignées du contexte local et la chaîne intellectuelle prisonnière des dogmes, idéologies et pression des lobbies pharmaceutiques qui n’ont pas d’intérêt que des médicaments bon marché puissent empiéter sur leurs business.
Avec la crise sanitaire, le génie africain est à l’œuvre avec l’invention des solutions ingénieuses contre l’épidémie. Il n’a pas attendu le transfert des technologies, longtemps chanté et non réalisé, pour produire des technologies nécessaires à la lutte implacable contre le Covid-19. Même si certaines études cliniques sont encore en cours, les Africains ont la confiance dans l’efficacité des décoctions et médicaments traditionnels pour soigner la maladie de coronavirus et les pays africains veulent développer ou se procurer de ces précieux remèdes pour finir avec cette pandémie qui affaiblit le monde entier dans tous les domaines.
- L’Artemisia afra : la puissance multiple de la plante
La tisane d’Artimesia est plus efficace jusqu’à 90 % contre le paludisme, alors que l’efficacité autres médicaments pharmaceutiques ne dépasse pas 70 %, selon les conclusions de Dr Jérôme Munyangi. Les artemisias sont utilisées depuis des millénaires et aucun effet toxique n’a été observé nulle part dans le monde. Ce n’est pas un hasard que la Commission chinoise de riposte contre le Covid-19 est dirigée par la Pr Tu Youyou, Prix Nobel 2015 de la médecine, connue pour ses travaux sur l’Artemesia et l’utilisation de la médecine traditionnelle chinoise.
L’Artemisia afra est endémique et contient plus de 400 molécules actives contre les différentes maladies. Il est utilisé depuis la nuit des temps comme médicament traditionnel contre le paludisme, aucun autre essai préclinique n’est requis conformément à WHO/EDM/TRM/ 2000.1. Ces plantes poussent partout en Afrique, stimulent fortement le système immunitaire et sont efficaces contre le paludisme, le diabète, la tension artérielle, les rhumatismes, les dysenteries, les parasites et les virus. Comment une telle plante peut-elle donner une réponse différente et moins efficace qu’une molécule isolée de la même plante ? Autrement dit comment un médicament qui contient son principe actif (artémisinine) peut-il être plus efficace ? Les effets thérapeutiques et prophylactiques de l’Artemisia vont sauver des enfants de moins de 5 ans qui meurent du paludisme (un enfant toutes les 20 secondes). Plusieurs études scientifiques et des essais cliniques randomisés en double aveugle ont démontré que les perfusions d’Artemisia sont puissantes en thérapie et en prophylaxie (www.malariaworld.org). Les recherches scientifiques associant les phytothérapeutes et pharmacologues panafricains sont nécessaires pour modéliser des connaissances empiriques et holistiques des médicaments traditionnels africains. Il nous faudra des normes propres de certification et d’autorisation des produits de santé sur le continent. Dans cette perspective, il faut mettre en place une Agence Panafricaine de Sécurité Sanitaire (APSS) ayant pour mission principale d’autoriser les produits de santé et d’évaluer les risques sanitaires présentés par les médicaments et vaccins. Ces missions de décision, d’évaluation et d’expertise sanitaires visent à promouvoir une vision panafricaine de la sécurité, de l’innovation, de la normalisation et de l’harmonisation de la santé publique. Cette institution sanitaire doit être couplée avec l’Agence Panafricaine de Propriété Intellectuelle (APPI) pour breveter des inventions africaines et autres avec une perspective d’interdire la commercialisation des produits pirates sur le sol africain.
La vision du Président malgache du panafricanisme des outils et de solidarité active au service des peuples africains met définitivement fin à la conception coloniale de l’Afrique avec « s » pour diviser le continent en espaces des « Afriques » sans constance ni puissance. Elle clôt remarquablement le débat des intellectuels malsains, leucodermes et noirs aliénés d’inspiration colonialiste, qui s’autorisent de parler l’Afrique en termes des espaces dialectiques sans importance stratégique. On considère en totalité l’Amérique latine et l’Amérique du Nord pour souligner le niveau économique, l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est pour différencier les idéologies capitaliste et socialiste, l’Asie Mineure et l’Asie orientale pour appuyer la différenciation culturelle. On ne parle jamais des Europes, malgré ses différentes langues, cultures, conceptions économiques et puissances militaires. Au nom de quoi divise-t-on notre continent en espaces des Afriques incohérents sans importance ? La réponse est simple : au nom de la pensée coloniale dont il faut bannir dans la pensée africaine.
Le Covid-Organics est à fois un instrument de souveraineté malgache, un outil de renaissance africaine et un élément de puissance panafricaine de demain. Il est temps de changer des habitudes de ne penser qu’à tout ce qui peut permettre de sécuriser le pouvoir et les intérêts personnels en oubliant l’intérêt des populations. Cette épidémie est une occasion pour les Africains d’apprendre une leçon vitale : il faut compter sur ses propres forces. Le destin de l’Afrique se joue maintenant, car le coronavirus vient de réveiller ou d’éveiller les consciences africaines qui semblaient endormies profondément. L’Afrique semble désormais debout et prête à tracer sa propre route qui mènera vers le développement vivable, qui repose sur le triptyque : vision stratégique – décision tactique – action opérationnelle. Le développement des sciences médicales traditionnelles avec le traitement de Covid-Organics en est la parfaite illustration. Le moment est venu de réhabiliter la fonction universitaire et publique de recherche en investissant intelligemment dans la recherche microbiologique et de pharmacopée africaine.
Conclusion
En médecine, la guérison est basée sur le fondement de confiance entre le malade, le médecin et le médicament. Ce principe sacré a été rompu par l’OMS, les fondations caritatives et les médias en distillant aux Africains de se préparer au pire. Au contraire, en période de crise sanitaire les gens ont besoin des messages rassurants pour développer les capacités de résistance à la maladie afin de s’en sortir. Cette propagation de fausses rumeurs ayant ébranlé psychologiquement la réaction immunitaire face à la pandémie impitoyable peut être qualifiée en droit d’une intention criminelle punissable juridiquement. Il s’agit de la non-assistance volontaire aux personnes en danger. Les enquêtes américaines pour clarifier le manque de transparence de l’OMS sur coronavirus Covid-19 pourront être une chance pour l’Afrique de connaître la vérité sur la nocivité des vaccins et l’homologation des médicaments inefficaces contre le paludisme.
Les savoirs ancestraux ont permis aux anciens de vivre et survivre à tous les fléaux (famine, virus, bactéries, épidémies, pandémies…). L’école occidentale a effacé ce patrimoine immatériel traditionnel (culture ancestrale, spiritualité africaine, aliments médicamenteux) pour former des intellectuels, apôtres de l’aliénation morale qui est la cause principale du sous-développement. La médecine conventionnelle ne protège pas assez les populations. La médecine traditionnelle africaine protège le peuple et devient un recours et un remède pour prévenir et guérir des épidémies même artificielles. Nous sommes face à un choix de société entre la médecine occidentale qui soigne et la médecine traditionnelle qui guérit avec des implications de puissance et de contrôle de sécurité sanitaire. L’Afrique n’a pas droit de perdre cette bataille géostratégique vitale. Le soutien sans réserve au Covid-Organics malgache est un test public de démonstration des vrais commandants-stratèges à la tête de nos pays.
Nous sommes dans un changement du monde très important. La pression médiatique vise à nous détourner de l’essentiel pour prendre des décisions calamiteuses, faire une gestion socio-économique hasardeuse et des propositions tâtonnantes de sortie de crise afin de produire un futur incertain. La volonté, la détermination, la stratégie et l’unité des Africains sont nécessaires pour construire un avenir digne et responsable devant le nouveau chapitre de l’histoire géopolitique. Ce n’est plus possible que les Africains continuent à gouverner et à décider à vue sans doctrine panafricaine. L’Intelligence stratégique exige de faire des investissements prioritaires dans l’éducation, la santé, l’économie vivable, l’innovation et la technologie.
Entre les prédictions catastrophiques, la pression médiatique maléfique et les décisions importées des dirigeants, les populations sont prises en otage par un problème de gros sous qui ne les concerne pas vraiment. Les grandes crises révèlent les grandes nations. Le leadership et l’engagement de Madagascar avec le Covid-Organics et du Maroc avec la production massive des masques contre le Covid-19 font la fierté de l’Afrique dans le monde. La force et l’unité des peuples sont dernières leurs stratèges commandants pour se hisser dans la cour des Grands. La doctrine panafricaine devrait guide les pouvoirs publics dans la prise de décision de souveraineté avec une vision d’influence stratégique. Dans cette optique, il faudra :
– Poser le débat national et local sereinement sur l’efficacité des mesures prises, faire l’auto critique et la demi-évaluation avec des comparaisons régionales pour réajuster les dispositifs avec une territorialisation des décisions épidémiologiques.
– S’orienter vers la gouvernance inclusive et stratégique comme une réponse structurelle pour garantir un accès à tous aux richesses nationales et répondre aux crises à répétions avec un renforcement des systèmes sanitaires et éducatifs, de sécurité économique et alimentaire et de protection des populations.
– Reconnaitre que les vaccins bloquant la transmission par les gamétocytes ont échoué après 30 ans de recherches, de millions dépensés et des essais cliniques très nocifs (TDR/RBM/MAL/VAC/2000.1), et que l’Artemisia est très efficace contre le paludisme et le virus actuellement à moindre coût. Le choix est clair entre périr ou survivre : nous devons défendre le médicament africain. Il est opportun pour le continent de profiter de cette épidémie pour fonder son propre écosystème de recherche biotechnologique, biomédicale et de pharmacopée africaine. Il est temps de considérer le secteur de la santé à sa juste valeur, c’est-à-dire de passer de sa logique actuelle de secteur de rentrée de fonds extérieurs vers d’avantage le secteur de santé publique avec obligation de protection de santé des populations.
– Corriger les effets néfastes des programmes d’ajustements structurels sur les secteurs de santé et d’éducation pour construire souverainement les systèmes sanitaire et éducatif performants et opérationnels.
– Assurer le développement de l’accès aux services essentiels (eau, électricité, assainissement) comme facteur d’amélioration de l’efficacité de la lutte épidémique en cas de confinement et qui devrait devenir une partie intégrante de la réponse globale post-épidémie.
– Engager rapidement la transformation et la diversification des systèmes de production pour se prémunir de la paralysie et l’impuissance des économies dépendantes.
– Soutenir massivement la production du secteur agricole vivrier serait une décision intelligente pour résoudre deux problèmes en même temps : l’insécurité alimentaire tout en réduisant la facture d’importation de biens de première nécessité.
– Comprendre que la dépendance de l’approvisionnement en matériel de protection et en tests de dépistage au fil du bon vouloir humanitaire et non des besoins est un risque fatal dont il faudra corriger par une politique de stock stratégique et de production du matériel médical.
– Mettre sur pied des normes et modèles africains de recherche-développement pour valoriser les savoirs et savoir-faire traditionnels
– Mettre en place des autorités panafricaines de régulation et de comités d’éthique pour homologuer des médicaments et des vaccins. Il s’agit de l’Agence Panafricaine de Sécurité Sanitaire (APSS) pour évaluer les risques et autoriser les produits sanitaires, suivre l’ensemble du processus des vaccins et interdire la commercialisation des produits pirates sur le sol africain. Bref, un vrai système de surveillance et de pharmacovigilance des médicaments et des vaccins pour en suivre des effets bénéfiques et secondaires.
– Renforcer des compétences de l’Agence Panafricaine de Propriété Intellectuelle (APPI) pour breveter des inventions africaines.
– S’émanciper des conseils des experts et des organisations internationales avec une pensée stratégique basée sur une culture nationale d’influence et de créativité.
La crise apporte une nouvelle vision. Avec la fermeture des frontières, on a vu que l’espace vital est national. Cela remet à jour le patriotisme et le nationalisme qui étaient dissouts dans le mondialisme. C’est une opportunité (à saisir) pour promouvoir le patriotisme africain et le panafricanisme. Face aux défis du Covid-19, les dirigeants africains ont une dernière chance de mutualiser des efforts pour le développement vivable de l’Afrique avec une vision panafricaine. Et il est à espérer que le bon sens stratégique retrouve son sens géopolitique.
Paris, le 16 mai 2020
Dr. Paul Kananura
Président de l’Institut Mandela