Un groupe de partis politiques et associations de l’opposition équato-guinéens s’est réuni à Paris hier 24 avril, pour dénoncer la mal gouvernance de leur président de la république Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le respect de la constitution, l’organisation d’élections libres et transparentes pour assurer l’alternance au pouvoir, l’abolition de la peine de mort en Guinée Equatoriale, entre autres.
Ce groupe baptisé CORED, constitué de 20 partis politiques et associations en exil, avec quelques poids lourds comme le Parti du progrès (P.P.), l’Union populaire (U.P.) et le Front Démocratique Républicain (F.D.R.), le Parti Convergence pour la Démocratie Sociale (C.P.D.S.) ; demande l’organisation d’une table ronde pour mettre en place un véritable régime démocratique en guinée équatoriale.
Selon les résolutions de leurs travaux, "...Afin de pouvoir rejoindre la communauté Lusophone, (CPLP), le président Obiang Nguema Mbasogo a été mis dans l’obligation de renoncer à l’application de la peine de mort. Il tente aujourd’hui une course contre la montre pour faire juger dans l’urgence des supposés participants à une action terroriste en décembre 2017 qu’il entend faire condamner à mort, avant de faire prendre la décision concernant la suppression de la peine capitale par le Parlement".
Il faut toute fois rappeler qu’officiellement, les derniers condamnés à mort en Guinée Equatoriale ont été exécutés par fusillade en 2017, la CORED nous informe qu’entre temps la peine de mort continue d’être prononcée d’une façon subtile et les condamnés fusillés, que depuis l’arrivée au pouvoir du président actuel, plus de 310 personnes ont été assassinées, pour avoir dénoncé les turpitudes du régime du président Obiang et ce malgré toutes les dénonciations des organisations de locales des droits de l’homme et d’Amnistie Internationale.
Parodie de multipartisme introduit en 1991
Les opposants équato-guinéens dénoncent la réélection récente du président Obiang Nguema en violation de la constitution du pays qui ne permet pas qu’il se présente plus de deux fois. La contestation populaire a été farouchement étouffée, provoquant le départ en exil dans les pays voisins et en Europe, d’environ 250.000 personnes. Selon la CORED, le pays compte plus de 1000 prisonniers politiques ; Le code électoral scélérat qui a été mis en place au mépris de ce qui tient lieu de constitution, assure au président la réélection continuellement sans difficulté. La coalition souhaite mettre fin à cette parodie de démocratie, par un certain nombre d’actions, au rang des quelles un dialogue inclusif.
Selon la CORED, "...depuis que le président Obiang Nguema Mbasogo a déclaré à la télévision nationale que "la critique n’a pas sa place dans le pays", le pouvoir poursuit sa traque contre les opposants..." C’est d’après la CORED de monsieur Tomo Pedre German, cité comme témoin à charge dans le procès de l’affaire des biens mal acquis, contre le fils du président, qui aurait échappé miraculeusement à un assassinat fomenté par le pouvoir de Malabo, afin qu’il ne puisse pas aller témoigner ; les personnes engagées pour aller l’assassiner en Espagne l’auraient confondu avec son frère. Il y a aussi le cas au Royaume-Uni du président de la CORED, monsieur Abeso Ndong Salomon, qui aurait lui aussi échappé à un assassinat, en représailles à son procès en diffamation, au tribunal correctionnel de Paris, contre le président de la Guinée Equatoriale qui a été condamné le 3 octobre 2018. La Coalition équato-guinéenne de Paris indique également que le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, 75 ans, au pouvoir depuis 1979 détient le recordman de longévité pour un président en Afrique, s’appuyant sur un simulacre de multipartisme introduit à la faveur du vent d’Est en 1991, avec la quasi-totalité des partis politiques acquis à sa cause. Le parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE) du président Obiang Nguema Mbasogo ses 14 partis alliés ont la totalité des 75 sièges de sénateurs et ont été élus à la tête de toutes les mairies du pays, avec également 99 des 100 sièges de la Chambre des députés, où un unique député de l’opposition, membre du parti Citoyens pour l’innovation (CI) a été élu, dans la circonscription de la capitale Malabo.
Le pays est dirigé sans partage par le président et sa famille. Ils pourchassent et enlèvent de vrais opposants à son régime (même depuis leur exil), qui sont assassinés ou emprisonnés. C’est le cas de monsieur Nguema Mba Cipriano réfugié politique en Belgique, de messieurs Abeso Nsue Jose, Ndong Anseme Manuel, Ndong Asumu Alpio et de Micha Obiang Jacinto, dont les exécutions auraient été commanditées selon la coalition, par le président Obian en 2010. "...Et comme si cela ne suffisait pas, le régime équato-guinéen a cru bon, au mépris des conventions internationales, de faire kidnapper depuis le 28 septembre dernier, deux représentants des parties civiles dans l’affaire des biens mal acquis, pendante devant la cour d’appel de Paris, ces derniers bénéficiaient du statut de réfugiés politiques...", affirme monsieur Abeso Ndong Salomon, président de la CORED. Il évoque aussi les cas Francisco Micha en Espagne et de Fulgiencio Obiang Esono en Italie, ces dernier auraient été attirés par des propositions commerciales alléchants au Togo, "... pays où ils se sont rendus pour se voir dans un traquenard tendu pour les faire les neutraliser, les séquestrer et les extrader vers la Guinée Equatoriale où il sont incarcéré dans la prison de Black Beach connue pour ses tortures... un simulacre de procès vient de s’ouvrir contre eux dans la ville de Bata, accusés d’avoir participé au 14ème vrai-faux coup d’État qui a eu lieu sans le moindre coup de feu...".
Une cascade de coups d’état imaginaires
Au moment même où se tient à Bata le procès du "14ème coup d’état manqué" avec au bang des accusés Francisco Micha et Fulgiencio Obiang Esono, on annonce à Malabo qu’un 15ème coup de force contre le régime d’Obiang Nguema Mbasogo a été déjoué et que plusieurs cadres de partis politiques de l’opposition ont été arrêtés, dont Andres Esono Ondo, secrétaire général de Convergence pour la démocratie sociale (CPDS) l’unique parti d’opposition légalisé en Guinée Equatoriale, qui avait refusé de participer aux dernières élections présidentielles, en contestation la composition partisane de la Commission électorale nationale de Clemente Engonga Nguema Onguene, jugée très favorable au président sortant. La CORED dénonce une cascade de coups d’état imaginaires comme raisons pour traques l’opposition. On se souvient encore de Jesus Mitogo, président du Citoyen et Innovation (CI) unique député de l’opposition, élu dans la circonscription de la capitale Malabo, qui a été arrêté et incarcéré dès son élection. Ce dernier n’a jamais siégé à l’assemblée nationale et son parti politique a été dissout par un décret présidentiel. Pour être investi cette élection Jesus Mitogo avait remplacé à la tête du parti CI, monsieur Nse Obiang Gabriel, ex-lieutenant de l’armée revenu au pays après 13 années d’exil en Espagne, avait été interdit par la justice, de participer aux scrutins législatif, après s’être déjà vu interdit de prendre part à la présidentielle de 2016.
Monsieur Mitogo avait été condamné en février 2018, avec d’autres militants de CI, à plus de 30 ans de prison pour "sédition, désordre public, atteintes à l’autorité et blessures graves" suite à des échauffourées pendant la campagne des législatives en novembre 2017. En octobre dernier, le président de Guinée équatoriale gracié ce député de l’opposition, avec une trentaines d’autres, sans pour autant les libérer.
Quoi qu’il en soit, la coalition des partis d’opposition équato-guinéennes qui s’est réunie à Paris le 24 Avril, est déterminée a faire bouger les lignes. S’appuyant sur le message Pascale du Pape François aux fidèles chrétiens, la CORED prône l’apaisement et demande l’organisation d’une table ronde à Genève en Suisse, afin de mettre en place un véritable régime démocratique en guinée équatoriale. Le Pape François a dit qu’on ne doit pas abandonner "...ceux qui sont dans l’épreuve, dans la souffrance et dans le deuil et a invité à ne pas rester indifférents devant la souffrance pour que l’on ouvre nos cœurs aux besoins des personnes défavorisées et sans défense, des pauvres, des sans emploi, des personnes marginalisées, de ceux qui frappent à notre porte à la recherche de pain, d’un refuge et de la reconnaissance de leur dignité pour le continent africain, encore parsemé de tensions sociales, de conflits et parfois d’extrémismes violents qui provoquent l’insécurité, la destruction et la mort".
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