DEGRADATION DE LA SITUATION SOCIOPOLITIQUE AU Mali
Alors qu’on confirme la nouvelle de la mort du leader terroriste d’AQMI, Abdelmalek Droukdal, avec un bon nombre de ses combattants, tués ce vendredi au nord du Mali, par des militaires français de l’opération Barkhane, les différentes confessions religieuses et organisations de la société civile du pays, sortent de leur réserve, pour dénoncer laxisme du gouvernement, face aux maux qui minent le pays depuis un certains temps.
Le Mali est un pays de l’Afrique de l’Ouest, où la religion est omniprésente, avec une population constituée à 94,4% de musulmans et 1,6% de chrétiens catholiques. Son tissu associatif bien fourni, est très actif. Les responsables de ces confessions religieuses et organisations de la société civile, se sont rassemblés en fin de semaine au Mémorial Modibo KEITA à Bamako, pour prendre position commune, suite à la dégradation avancée de la situation sociopolitique du pays, notamment le climat d’insécurité avec des combats armés qui secouent une bonne partie du Mali depuis 2012 ; les multiples conflits communautaires, la crise scolaire, avec près de 1000 écoles fermées, selon l’Unicef, laissant plus de 250000 enfants sans espoir de peut-être un jour, exercer un métier nécessitant des études. A tout ceci, vient s’ajouter aujourd’hui, la pandémie du Coronavirus. Le Mali qui éprouve encore des difficultés de tests de ses populations, compte déjà 1485 cas de contaminations au COVID-19, dont 87 décès.
CONSTATS - INTERPELLATIONS
« …CONSIDÉRANT les menaces multiformes qui planent sur notre pays ; REGRETTANT que le traitement fait des résultats des dernières élections législatives a contribué à la détérioration du climat politique ; CONVAINCUS que le respect de la constitution est un gage de stabilité qui garantit la liberté d’expression et de manifestation dans le respect de la loi ; CONVAINCUS ÉGALEMENT que le Mali est et reste notre bien commun à préserver et à renforcer ; RAPPELONS que la satisfaction des besoins fondamentaux du citoyen fait partie des grandes missions régaliennes de l’état, notamment la protection des personnes et de leurs biens, le droit à l’éducation, à la santé et à la justice ; SALUONS toute initiative contribuant à l’apaisement du climat social ; INSISTONS sur le respect du vote du peuple malien, au travers, entre autres, de l’exigence de transparence dans les élections qui sont et demeurent un pan important dans l’avènement et le renforcement de la démocratie ; INVITONS les maliennes et les maliens, de l’intérieur comme de l’extérieur, à l’attachement à la constitution et au respect de nos valeurs sociétales qui considèrent comme cardinales les vertus du dialogue ; DEMANDONS à toutes les Maliennes et tous les Maliens, de mettre le Mali au dessus des ambitions et désirs personnels » : Ce sont le constat et recommandations dressés par ces hommes de Dieu et de la société civile.
LE GOUVERNEMENT NE CONVAINC PLUS
Deux jours avant cette rencontre, des milliers de femmes maliennes, membres des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile, ont pris d’assaut les rues de la capitale, pour manifester contre le laxisme du gouvernement, à pouvoir obtenir la libération des personnes qui sont enlevées chaque jour davantage. Le cas le plus préoccupant étant celui du député Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition, kidnappé depuis bientôt trois mois, par un groupe djihadiste lié à Al-Qaïda, qui est toujours en otage, avec un état de santé particulièrement affolante. La manifestation des femmes était organisée par le réseau des Femmes Actives pour les Objectifs du Développement Durable (FAODE), que dirige Madame Koïta Ine Miriam, pour le Mali.
Les leaders de plusieurs organisations féminines avaient déjà été reçues en audience, mardi, par le Premier ministre, Chef du gouvernement, Dr Boubou Cissé, qui les a rassuré : « …Le président de la république, Son excellence Ibrahim Boubacar Keita et le gouvernement ne ménageront aucun effort. Tout sera mis en œuvre pour retrouver Soumaïla Cissé… ». Mais les femmes ont jugé ces promesses « …peu réalistes. Du déjà entendu !… ».
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