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Chef Aby | Africain.info | samedi 22 février 2020
Deux journalistes, Louis Magloire Keumayou et Jean-Paul Agboh Ahouélété (photo), publient un ouvrage dans le contexte de l’élection présidentielle de samedi dans ce pays d’Afrique de l'Est.*
RAPPELLE DE L’HISTOIRE
L’un est camerounais, président du Club de l’information africaine, très connu des plateaux de télévision et radio, en France, qu’il écume pour commenter l’actualité quotidienne des pays d’Afrique. L’autre est directeur du groupe de presse togolais Focus Infos, après avoir dirigé, de 2014 à 2018, le Conseil national des patrons de presse (CONAPP). Il est auteur de l’« Evaluation de la participation des médias dans les pratiques relatives à la consolidation de la paix, la prévention des conflits et des droits de l’homme en Afrique de l’Ouest (cas du Togo) » et d’un « Guide pratique des affaires au Togo », paru en 2019. Les deux journalistes viennent de commettre, à la faveur de la présidentielle du 22 février, au Togo, un livre qui fait le point sur la situation de la démocratie dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. L’éditeur, Clément Lafon, accompagnant les deux auteurs, en a fait une présentation au public le 27 janvier dernier, dans les salons d’un restaurant du 1er arrondissement de Paris. L’ouvrage retrace les grands moments de l’édification de la démocratie au Togo, presque pierre par pierre, depuis le soulèvement populaire d’octobre 1990 et les 27 séances de négociations entre le pouvoir et l’opposition jusqu’aux réformes de mai 2019, en passant par la Conférence nationale souveraine de 1991. Un ensemble d’actes qui ont contribué à affermir les bases de la jeune démocratie depuis l’accession du Togo à l’indépendance, en 1960, avant d’être brutalement interrompue par un premier coup d’Etat dans la nuit du 12 au 13 janvier 1963 et un nouveau coup de force, en 1967, qui a porté au pouvoir Etienne Gnassingbé Eyadéma.
UN PARTI PRIS ASSUME
Cette contribution au débat politique est organisée en deux grandes parties. Les deux tiers de l’ouvrage portent à la fois sur « Les enjeux du scrutin du 22 février 2020 », « Le grand absent : Tikpi Atchadam », « Le temps des réformes », « Les rendez-vous manqués », « La période des pères de l’indépendance », « Le régime de Gnassingbé Eyadéma », « La période post-conférence nationale » et une « Galerie de portraits ». Une conclusion boucle cette première grande partie suivie de quelques repères sur l’évolution démocratique du Togo depuis l’autonomie du territoire « Togoland », en 1956, jusqu’à l’adoption par l’Assemblée nationale, en mai 2019, de plusieurs lois institutionnelles et constitutionnelles portant notamment sur la limitation du mandat présidentiel et le retour au scrutin à deux tours. Des mesures complétées par le vote de la diaspora et la recomposition de la Cour constitutionnelle. Un postface introduisant une biographie expresse des deux auteurs et la deuxième grande partie, les annexes, justifie le titre de l’ouvrage. « Le livre a un parti pris assumé. Celui de parler de parler de la marche du processus démocratique dans lequel le peuple togolais s’est engagé », expliquent les auteurs, soulignant que « Dans l’imaginaire collectif, ce processus démarre avec le discours de la Baule, prononcé lors de la 16ème Conférence des chefs d’Etat d’Afrique et de France du 20 juin 1990. » Les annexes, très abondantes, permettent sur un peu plus de 60 pages, d’apprécier des textes, documents et autres pièces de choix qui ont contribué, jour après jour, à l’édification de cette démocratie en construction au Togo.
La campagne électorale de la présidentielle du 22 février s’est achevée jeudi, 20 février, minuit, émaillée de quelques incidents, certes mineurs, lors des meetings de Jean Pierre Fabre, le candidat de l’ANC, pour qui : « L’alternance est une nécessité absolue ».
J.-C. EDJANGUE (Le Messager)
*Jean-Paul Agboh Ahouélété, Louis Magloire Keumayou, Togo une démocratie en construction, Michel Lafon, Paris janvier 2020, 189 pages.